Origine et histoire de l'Église Saint-Ouen
Le chœur, le clocher et une partie de la nef datent du XIIe siècle ; l'édifice a été bâti vers 1125-1175, à l'époque où la seigneurie de Routot appartenait à la famille de Montfort, qui possédait un manoir à proximité. Entre 1181 et 1189, Adeline de Montfort, ayant reçu la terre de Montfort de son père Hugues II de Montfort, fit donation de l'église, des dîmes et des dépendances à l'abbaye du Bec-Hellouin. En 1411, Hugues d'Amiens, archevêque de Rouen, confirma au Bec la possession de l'église Saint-Ouen de Routot. Les deux travées occidentales de la nef et la baie du chevet datent du XVe siècle, tandis que la chapelle nord et la façade occidentale ont été remaniées au XIXe siècle. En 1854, l'architecte Dupuis proposa un projet de restauration de la baie du portail occidental, portant notamment sur le réseau et la restitution des fleurons. D'importants travaux furent entrepris durant la seconde moitié du XIXe siècle ; les murs furent réparés vers 1862 pour 1 491 F. Le projet de l'architecte Simon pour la création d'une chapelle de la Vierge et d'une sacristie fut sévèrement critiqué tant sur le plan technique qu'esthétique par la commission départementale, qui lui demanda en 1867 de reprendre le dessin de la voûte et du comble de la sacristie. À la fin 1888, les travaux engagés sur adjudication étaient à peu près terminés, mais d'importants chantiers restaient à mener à l'intérieur comme à l'extérieur ; dans les mêmes années, une rénovation du chœur proposée par Simon menaçait d'effacer les derniers vestiges romans intérieurs. En mars 1889, l'architecte Gustave Cossard, de Brionne, présenta un devis de 10 800 F pour l'ouverture d'une fenêtre nord du chœur, la réfection complète du perron d'entrée et la fourniture de trois vitraux par la maison Louis Lichtenheldt-Koch de Beauvais ; ces travaux furent exécutés par l'entrepreneur Henri Lamain, également de Brionne. En 1919, l'administration des Beaux-Arts interdit de faire sonner les cloches, estimant que la tour classée risquait d'être ébranlée par le clocher dont la charpente reposait directement sur les murs. À la demande insistante des curés, parmi lesquels l'abbé Leroy, il fut décidé de renforcer la charpente et d'édifier une sorte de beffroi ; l'architecte Ruprich-Robert fut chargé des travaux en 1925. Ces travaux furent vivement contestés par la municipalité en 1926, mais la procédure technique adoptée par l'architecte fut finalement validée par l'administration. L'horloge qui dénaturait la façade fut enlevée vers 1948.