Origine et histoire de l'Église Saint-Ouen
L’église Saint-Ouen de Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val-d’Oise, succède à une chapelle élevée à la fin du VIIe siècle ou au début du VIIIe siècle pour commémorer le passage du cortège funèbre de saint Ouen vers Rouen en 686. Cette chapelle primordiale, liée au développement du pèlerinage et peut‑être dotée de reliques, est reconstruite au cours de la première moitié du XIIe siècle dans le style roman ; seul le portail occidental subsiste de cette campagne. L’essentiel de l’édifice actuel résulte d’une reconstruction engagée à la fin du XIIe siècle et poursuivie jusqu’au milieu du XIIIe siècle, qui a notamment concerné l’absidiole, le transept et la nef. Les dimensions modestes de l’église, longtemps perçue comme une chapelle, s’expliquent par sa situation périphérique et, peut‑être, par l’existence d’un second lieu de culte ancien consacré à saint Hilaire. La paroisse apparaît clairement au milieu du XIIIe siècle et la cérémonie de dédicace de l’église est rappelée par une plaque commémorative : elle fut célébrée le 6 mai 1499 par l’évêque de Paris Jean‑Simon de Champigny. Au fil des siècles, la nef et les bas‑côtés sont voûtés d’ogives dans le style gothique flamboyant à la fin du XVe ou dans la première moitié du XVIe siècle, tandis que des remaniements et restaurations importants interviennent aux XVIIIe et XIXe siècles. Après un dallage refait au XVIIIe siècle qui a fait disparaître de nombreuses tombes anciennes, l’église, presque en ruines après la Révolution, fait l’objet au XIXe siècle d’une restauration lourde : adjonction de deux chapelles latérales, restauration du portail, reprise de la croisée du transept, transformation de l’absidiole nord en sacristie et reconstruction totale du chœur en 1837. Ces interventions ont altéré l’unité stylistique de l’édifice, mais les parties anciennes et modernes s’accordent harmonieusement et l’intérêt archéologique de l’église demeure indéniable. L’église Saint‑Ouen a été inscrite à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du 16 juin 1926. Sur le plan ecclésial, la paroisse relève successivement du nouveau diocèse de Versailles après la Révolution, puis du diocèse de Pontoise lors de sa création en 1966 ; elle couvre aujourd’hui principalement le territoire communal. L’église conserve quelques reliques et éléments mobiliers d’origine diverse et demeure le principal lieu de culte catholique de la commune, avec une vie liturgique soutenue comprenant plusieurs messes en semaine et des messes dominicales tout au long de l’année.