Église Saint-Pantaléon de Saint-Pantaléon-de-Lapleau en Corrèze

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise

Église Saint-Pantaléon de Saint-Pantaléon-de-Lapleau

  • Les Corps Saints
  • 19160 Saint-Pantaléon-de-Lapleau
Propriété de la commune

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
0
100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
Vers l'an 900
Refuge contre les Normands
Fin du XIe ou début du XIIe siècle
Construction de la forteresse
XIIe siècle
Construction initiale
1379
Domination de Geoffroy Tête Noire
1391
Destruction partielle
XIVe et XVe siècles
Apogée du prieuré
1883
Fin du culte
1915
Incendie de l'église
26 août 1963
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Eglise (ruines de l') (cad. C 338) : classement par arrêté du 26 août 1963

Personnages clés

Pierre Roger de Beaufort (Grégoire XI) Prieur devenu pape, ayant marqué l'histoire du prieuré.
Geoffroy Tête Noire Routier anglais ayant dominé la région pendant une dizaine d'années.
Guillaume le Boutilier Capitaine de Charles VI ayant ordonné la destruction partielle du prieuré.

Origine et histoire de l'Église Saint-Pantaléon

Les ruines de l'ancienne église occupent l'emplacement d'un prieuré, peut‑être issu d'un ermitage, au sommet du roc du Gour Noir, sur la commune de Saint‑Pantaléon‑de‑Lapleau, en Corrèze. Les vestiges révèlent une petite église romane : une nef de plan carré prolongée par une abside à trois pans, bordée au nord d'un bas‑côté terminé par une absidiole à trois pans et, au sud, d'une sacristie. L'abrupt du Gour Noir a peut‑être été le lieu de réunions druidiques rituelles, hypothèse suggérée par certains indices toponymiques et vestiges. Vers l'an 900, le rocher fut choisi comme refuge par des habitants de la vallée de la Dordogne fuyant l'invasion des Normands ; ils y déposèrent leurs reliques et le baptisèrent « corps saint » ou « corps aux saints », nom qui subsiste. La « forteresse des abbés » fut édifiée à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, en succession immédiate au château de Ventadour, et répondait à la double nécessité de constituer un rempart contre d'éventuels assaillants longeant la rivière et de renforcer l'emprise de la foi chrétienne dans une région où le paganisme restait présent. L'ensemble prit la forme d'une abbaye fortifiée, occupée par trois moines bénédictins et protégée par une petite garnison ; le prieur exerçait à la fois l'autorité religieuse et la fonction de chef militaire. Les ruines témoignent de l'importance du prieuré aux XIVe et XVe siècles. Son plus illustre prieur fut Pierre Roger de Beaufort, devenu pape sous le nom de Grégoire XI de 1370 à 1387 ; les papes limousins Clément VI et Grégoire XI bénéficièrent par ailleurs, dans leur jeunesse, du titre de prieur de Saint‑Pantaléon sans y séjourner longtemps. En 1379, Geoffroy Tête Noire, routier des grandes compagnies anglaises, s'empara de Ventadour puis imposa sa domination sur la région, y compris Saint‑Pantaléon, qui resta sous son joug durant une dizaine d'années. Sa mort en 1389 permit aux Français du duc de Berry de reprendre Ventadour ; Saint‑Pantaléon fut repris en 1391 par Guillaume le Boutilier, capitaine de Charles VI, qui ordonna la destruction de la partie fortifiée en ne conservant que la chapelle et le couloir souterrain menant à la plate‑forme. Par la suite, le site ne fut plus qu'une petite église de village, qui servit au culte jusqu'en 1883 et fut incendiée à deux reprises, en 1462 et en 1915. Les ruines ont été classées au titre des monuments historiques par arrêté du 26 août 1963. Depuis 1987, le site est réutilisé comme lieu de création théâtrale dans le cadre du festival de la Luzège.

Liens externes