Origine et histoire de l'Église Saint-Pardoux
L'église Saint-Pardoux, à Gimel-les-Cascades dans le département de la Corrèze, présente une histoire et un décor riches. Longtemps attribuée au XVe siècle en raison d'une reconstruction ordonnée en 1486 par l'évêque Barton de Montbas, elle est en réalité plus ancienne et ne peut pas avoir remployé des éléments d'une église située dans l'enceinte du château. Les deux baies du chœur et le portail témoignent de formes architecturales et décoratives propres à la fin du XIIIe siècle. La baie sud du chœur, dont la mouluration est identique à celle des baies de la chapelle sud, fut reprise à la fin du XVe siècle lors de la campagne de construction de cette chapelle, tandis que la chapelle nord est datée du XIVe ou du XVe siècle. Orientée nord-sud, l'édifice est construit en moellons de gneiss mêlés de pierres de taille ; la façade porte un clocher-mur à peigne pour quatre cloches couronné d'une croix en pierre. La toiture à deux pentes de la nef est couverte d'ardoises de Corrèze posées au clou, et le plafond en bois voûté du XVIIe siècle a été dégagé du badigeon posé dans les années 1970. Le chœur conserve des boiseries du XVIIIe siècle ornées d'ors et de faux marbres, qui avaient masqué d'importantes peintures murales découvertes en 1997 et couvrant les murs du chevet. Ces peintures comprennent deux grandes compositions : à gauche, une Sainte Trinité où figurent notamment saint Antoine l'ermite et, au centre, le Père Éternel soutenant son Fils crucifié ; à droite, une Annonciation montrant la Vierge devant un pupitre et l'archange Gabriel portant une banderole, accompagnés d'un abbé identifié comme saint Pardoux, d'un donateur en prière et d'un petit personnage interprété comme un enfant ou un ange gardien. Datées respectivement du XIVe siècle et du milieu du XVe siècle, ces œuvres indiquent que la reconstruction de 1486 a intégré le mur sud d'une ancienne chapelle décorée, transformée en chœur et percée d'une baie centrale. Les ailes du retable comportent deux panneaux bifaces peints en 1759 par Antoine Soulié, représentant notamment saint Pardoux bénissant un enfant au berceau, l'Annonciation, saint Dumine présentant l'église de Braguse et la Visitation. L'église abrite également le tableau Les Fidèles au pardon (1903) de Cesare Saccaggi, don de Jean Geouffre de la Pradelle. Inscrite au titre des monuments historiques en 2009, elle a fait l'objet d'une restauration intérieure au cours des années 2000 et une souscription a été lancée en 2013 pour la restauration des parements extérieurs. Le trésor conserve une châsse-reliquaire du XIIe siècle en émaux de Limoges consacrée à saint Étienne et contenant ses reliques : en forme de maison, elle représente d'un côté le martyre de saint Étienne, de l'autre saint Jean, saint Pierre, saint Paul et saint Philippe, avec des anges en médaillons ; les personnages sont émaillés et les visages en relief ; le reliquaire mesure 28 cm de long, 11 cm de large et 25 cm de haut. On y trouve aussi un buste-reliquaire de saint Dumine du XVe siècle en argent repoussé, aux cheveux et à la barbe dorés, portant sur la poitrine quatre écussons dont ceux de Gimel et, parmi les familles alliées vraisemblablement donatrices, les vicomtes de Turenne, ainsi qu'un plat d'offrandes.