Origine et histoire de l'Église Saint-Patern
L'église Saint-Patern de Vannes, située sur la colline de Boismoreau, occupe l'emplacement d'édifices antérieurs édifiés pour abriter les reliques de saint Patern, premier évêque connu de Vannes, sacré en 465. Le premier sanctuaire, vraisemblablement construit au VIe siècle, fut détruit lors des invasions vikings à la fin du IXe ou au début du Xe siècle et remplacé au XIe siècle par une église en croix latine. Au Moyen Âge, Saint-Patern devint une étape du Tro-Breiz, le pèlerinage aux sept saints fondateurs de Bretagne, et attira de nombreux fidèles. Des conflits opposèrent alors les paroissiens et le chapitre cathédral pour le droit de présenter les reliques et d'en percevoir les offrandes, litiges réglés par l'intervention du clergé de Rome. Au XVe siècle, la prédication de saint Vincent Ferrier entraîna un déclin partiel de ce pèlerinage. L'édifice roman fut gravement endommagé par deux tempêtes successives en 1721 et 1726, qui provoquèrent notamment l'effondrement de la tour-clocher située à la croisée du transept. La reconstruction commença en 1727 sur les plans de l'architecte vannetais Olivier Delourme. La première phase, conduite entre 1727 et 1737, permit d'élever une nef de trois travées, un transept à pans coupés coiffé d'un clocheton en forme de dôme, et d'ajouter une sacristie au chevet. Entre 1769 et 1777, l'architecte Ulliac rallongea la nef de deux travées supplémentaires et entreprit l'édification d'une tour-clocher prévue sur deux étages. La tour et le monumental escalier d'accès depuis la rue de la Fontaine furent achevés en 1826 par l'architecte Louis-Philippe Brunet-Debaines. La façade de la tour porte l'inscription latine "Terribilis locus hic templum Dei est et domus orationis - 1770 incoeptur et perfectum 1826" accompagnée de la traduction indiquant que ce lieu vénérable est le temple de Dieu et la demeure de la prière, commencé en 1770 et achevé en 1826. En 1907, l'architecte Gabriel Muiron fit reconstruire les deux porches latéraux édifiés au XIXe siècle, puis, en 1922-1923, Joseph Caubert de Cléry les transforma et ajouta des annexes à la sacristie au nord et au sud du chœur. Divers travaux et campagnes de restauration se sont poursuivis aux XIXe et XXe siècles pour les toitures, les retables, la charpente, les verrières et l'horloge, tandis que le clocher et son porche ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1946. En 2005 l'ensemble de l'église a été inscrit au titre des monuments historiques. Une restauration générale menée de 2006 à 2008 a restitué les volumes du XVIIIe et du XIXe siècles en supprimant des adjonctions du début du XXe siècle et en rétablissant les enduits extérieurs probablement retirés dans les années 1960. Les travaux de 2007-2008 ont porté sur la toiture, la charpente, les voûtes lambrissées, l'étanchéité, les installations électriques, la consolidation du clocher, le dallage avec insertion d'un plancher chauffant et le réaménagement du chœur. À cette occasion, des stalles de chœur en chêne massif sculpté datant de 1695 — provenant des Carmes de Ploërmel puis de la chapelle des Ursulines de Saint-Pol-de-Léon — ont été installées. Une campagne récente de relevage de l'orgue a été réalisée entre 2023 et 2025 par la société Orglez de Forges-de-Lanouée.