Origine et histoire de l'Église Saint-Paul
L'église Saint‑Paul se situe à Châteauneuf, en Saône‑et‑Loire, et occupe un promontoire rocheux dominant le bourg. Classée au titre des monuments historiques en 1862, elle a été édifiée au XIIe siècle et est mentionnée dans une charte de l'abbaye Saint‑Vincent de Mâcon datée entre 1096 et 1124. Sous le vocable de Saint‑Pierre et Saint‑Paul, elle dépendait du diocèse de Mâcon et de l'archiprêtré de Beaujeu. L'édifice a été remanié au XVe siècle, vraisemblablement à la suite des dommages subis pendant la guerre de Cent Ans. Une restauration engagée à partir de 1850 fut conduite par l'architecte Millet, élève de Viollet‑le‑Duc. En 1881 le sous‑préfet signalait la dégradation du monument et un projet de restauration fut établi par l'architecte diocésain M. Selserhels. Des travaux ont ensuite été réalisés en 1884‑1885, puis d'autres en 1892 pour réparer le clocher foudroyé. Le clocher présente un plan carré à deux étages ; Viollet‑le‑Duc le décrit comme un exemple caractéristique de l'architecture bourguignonne. Selon son analyse, il comporte un soubassement plein en moellons avec angles en pierre reposant sur les piliers de la croisée, un premier étage percé d'une baie par face, un beffroi à baies jumelles et une pyramide carrée maçonnée munie de lucarnes ; il note aussi des pilastres d'angle et un chaînage en bois sous la pyramide ainsi que des faisceaux de colonnettes séparant les baies jumelles. La façade principale est percée de trois fenêtres ; le portail est surmonté d'une double archivolte et le tympan reste non sculpté. Le portail latéral porte un linteau sculpté daté du XIe siècle représentant les douze apôtres. L'intérieur comprend une nef haute flanquée de deux collatéraux et divisée en trois travées ; il est éclairé par de hautes fenêtres en plein cintre. La voûte atteint une hauteur notable de 12 mètres et le chœur se termine par une abside en hémicycle. Parmi les éléments signalés figurent le linteau du portail latéral, la nef, le chœur et une statue en bois doré de Sainte‑Philomène datée du XIXe siècle. Jean Virey, dans son étude de l'édifice, souligne la richesse de la décoration du chœur, de la nef, des fenêtres, des portes, de l'abside et du clocher, qu'il considère comme un exemple abouti de l'art roman.