Église Saint-Paul de Narbonne dans l'Aude

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique

Église Saint-Paul de Narbonne

  • 30 Rue Dupleix
  • 11100 Narbonne
Église Saint-Paul de Narbonne
Église Saint-Paul de Narbonne
Église Saint-Paul de Narbonne
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Église Saint-Paul de Narbonne
Crédit photo : Florent Pécassou - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

L'église : classement par liste de 1862

Origine et histoire de l'Église Saint-Paul

La basilique Saint‑Paul, dite aussi Saint‑Paul‑Serge, est une basilique mineure catholique située à Narbonne, dans l'Aude ; elle est une ancienne collégiale. Un premier édifice incendié au Ve siècle a été reconstruit ; la ville fut conquise en 719 par les armées musulmanes et une mosquée fut installée dans une partie de l'atrium de l'ancienne basilique avant d'être détruite après la reconquête mérovingienne de 759, sans laisser de traces. Le Palais des Archevêques a été signalé comme lieu de cette ancienne mosquée et, selon l'anthropologue Jean‑François Clément, elle figure parmi les plus anciennes mosquées construites sur le territoire français. Une église préromane, reconstruite vers 1180 aux dimensions de l'édifice actuel, comportait une nef, un transept non saillant et un chœur, lequel, après avoir été détruit au début du XIIe siècle, fut reconstruit en 1224 sous l'impulsion de l'abbé Robaldus, futur évêque de Pavie. Lors de cette campagne, le transept, la nef et les bas‑côtés furent repris et transformés, et le tombeau de saint Paul fut transféré en 1244 dans le chœur ; les travaux s'achevèrent en 1265. Après un incendie de la couverture de la nef en 1368, les voûtes et le clocher‑porche furent refaits, et les deux travées occidentales furent reconstruites entre 1432 et 1458. Aux XVIe et XVIIe siècles, des renforcements et remaniements furent apportés à la nef et aux chapelles, notamment l'entourage par de massifs circulaires de six piles de la nef vers 1534 ; un projet d'élévation d'un clocher sur le porche occidental resta inachevé depuis 1508 en raison de l'adossement des nouveaux remparts à la façade. La composition actuelle résulte de nombreuses campagnes de travaux et de restaurations, dont la consolidation et l'élévation d'un étage du clocher en 1751 et d'importants travaux menés au XXe siècle par l'architecte Henri Nodet, qui a restitué les grandes baies des croisillons du transept et les balustrades des galeries du déambulatoire et du chœur. Le pape Pie XII a élevé l'église au rang de basilique mineure en 1953 et l'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1862.

À l'intérieur, certains chapiteaux de la nef montrent des scènes de damnés dévorés par des monstres ; les piles circulaires du chœur présentent de riches chapiteaux à feuilles d'acanthe surmontées de marguerites. Au‑dessus des stalles du chœur se trouvent quatre tableaux de Jacques Gamelin représentant l'Assomption, saint Charles Borromée distribuant le viatique à Milan, saint Augustin défendant le mystère de l'incarnation, et Jésus prêchant sur la montagne. Dans le transept gauche, des vantaux de porte Renaissance sont encastrés dans le mur ; ils étaient surmontés de quatre tapisseries d'Aubusson de 1696, dont certaines ont disparu. Le bénitier encastré dans le pilier droit de la porte méridionale porte au fond une grenouille sculptée, devenue célèbre par la légende popularisée par Frédéric Mistral dans Mes origines ; selon le récit, la patte de la grenouille fut cassée et l'eau bénite devint rougeâtre. L'entrée principale se fait rue de l'Hôtel‑Dieu ; le chevet, les voûtes du déambulatoire et le bénitier figurent parmi les éléments remarquables de l'édifice.

À l'extérieur, la hauteur du déambulatoire contrebute les voûtes hautes sans recourir à des arcs‑boutants : seuls des contreforts et des massifs de maçonnerie, placés entre chaque chapelle rayonnante, assurent la stabilité. Les absidioles sont éclairées par trois fenêtres étroites aux embrasures très évasées, décorées de quatre colonnes et d'arcs brisés ; les chapelles sont ainsi réunies sous un même comble en appentis et chaque versant de toiture est orné d'une corniche à modillons.

Saint Paul, fondateur et premier évêque de Narbonne selon la tradition, apparaît pour la première fois dans un texte du Ve siècle ; son nom est cité au VIIe siècle par saint Césaire et par Grégoire de Tours, qui l'identifie tantôt comme disciple des apôtres, tantôt comme l'un des sept missionnaires venus de Rome au IIIe siècle pour évangéliser la Gaule. Après les débats hagiographiques, les historiens de Narbonne admettent comme authentique le récit de Grégoire de Tours concernant saint Paul et les missionnaires romains du IIIe siècle.

Les fouilles menées entre 1942 et 1946 ont confirmé l'existence d'un cimetière paléochrétien au chevet de l'église et la présence d'une nécropole païenne le long de la voie Domitienne où saint Paul aurait été inhumé, sa tombe ayant suscité une forte dévotion et l'implantation de sanctuaires successifs. Ces recherches ont mis au jour un groupe de sarcophages chrétiens d'époque constantinienne, dont cinq en marbre de Saint‑Pons et un sarcophage commun en pierre, ainsi que les fondations d'une cella memoriae avec vestiges de mosaïque ; deux des sarcophages sculptés présentent un intérêt particulier, l'un relevant de l'école aquitaine et l'autre adaptant des motifs païens à une symbolique chrétienne. L'ensemble fut protégé et aménagé dès 1946 dans une salle souterraine destinée à la visite, avec des travaux d'aménagement réalisés entre décembre 1947 et avril 1948.

De nombreuses campagnes de restauration se sont succédé depuis les années 1970 : en 1976 la suppression de tambours de bois révéla deux grands tableaux, dits « Saint Rustique » et « Sainte Marie‑Madeleine pénitente, en oraison dans sa grotte », qui furent ensuite restaurés. La découverte en 1980 du chevet mise au jour lors de démolitions permit d'engager des travaux de drainage, de nettoyage des façades et de réfection des toitures, poursuivis tout au long des années 1980 et 1990 (réfections de couvertures, maçonneries, vitraux, balustrade du clocher, restauration des travées et des élévations), ainsi que des interventions ponctuelles sur la chapelle Saint‑Étienne et la base du clocher au début des années 2000. Le tableau dit de « Saint Rustique » représente l'archevêque avec pallium et mitre et porte la lettre attribuée au pape saint Léon, ce qui, combiné au blason de Monseigneur Le Goux de la Berchère, situe la toile au début du XVIIIe siècle ; le second tableau montre Marie‑Madeleine en prière dans une grotte dont le paysage évoque la Sainte‑Baume. Ces deux toiles, restaurées grâce au concours de la municipalité, ont été classées au titre des monuments historiques, le portrait de saint Rustique en 1977 et Marie‑Madeleine en 1983.

Liens externes