Origine et histoire de l'Église Saint-Paul-Saint-François-Xavier
L'église Saint-Paul-Saint-François-Xavier, couramment appelée Saint-Paul, est une église catholique du XVIIe siècle située au cœur de Bordeaux, en Gironde. Classée au titre des monuments historiques depuis le 18 décembre 1997, elle est liée à l'implantation des Jésuites dans la ville à la fin du XVIe siècle. Les Jésuites y avaient établi un collège dans l'ancien prieuré Saint-James, disposant d'une grande chapelle, la Madeleine, qui accueillait notamment les pèlerins de Compostelle et des enfants abandonnés. Un noviciat fondé en 1607 s'installa d'abord rue du Hâ puis près de l'église Sainte-Croix. Sous la direction de frère Mathurin Biziou et grâce aux dons d'Olive de Lestonnac, propriétaire du Château Margaux, l'église fut édifiée entre 1661 et 1673 et consacrée à saint François‑Xavier le 22 mai 1676 par Mgr Henri de Béthune. L'édifice, de style baroque de la Contre-Réforme, s'inspire de l'église du Saint-Nom-de-Jésus de Rome et de l'église Saint-Paul-Saint-Louis de Paris, édifiée à la même époque par Étienne Martellange et François Derand. Longue de 45 mètres et large de 19, son plan présente une nef de cinq travées voûtées d'arêtes et des voûtes en arcs doubleaux. Les chapelles latérales, peu profondes mais larges, communiquent entre elles et une tribune surmonte l'entrée. À l'origine, une coupole devait surmonter la croisée du transept mais elle n'a pas été réalisée par manque de moyens. Le chœur est orné d'un remarquable maître-autel réalisé entre 1741 et 1748 par Guillaume Coustou et Pierre Vernet. L'ensemble, comprenant l'autel, le tabernacle, le fond du chœur et le baldaquin, associe du marbre vert pour l'autel et le tabernacle, du marbre rouge du Languedoc pour le décor, ainsi qu'un baldaquin porté par quatre colonnes et deux pilastres surmontés de chapiteaux corinthiens. L'élément principal est l'apothéose de saint François‑Xavier, sculptée par Guillaume Coustou alors âgé de 28 ans. Pendant la Révolution, des fidèles sauvèrent cette œuvre des destructions iconoclastes en la rendant volontairement ridicule, ce qui permit de la préserver. En 2007, les dominicains du couvent firent appel au sculpteur Jean‑François Buisson pour installer, à la croisée de la nef et du transept, un grand lustre métallique et de verre composé d'une sphère centrale autour de sept éléments orbitant, dont les lumières peuvent changer de couleur selon les temps liturgiques. Depuis 1992, l'église Saint-Paul et le couvent adjacent sont desservis par les dominicains de la province de Toulouse. Parmi les éléments remarquables de l'édifice figurent la nef, l'orgue, la façade et le clocher.
