Origine et histoire
L'église Saint-Paxent faisait partie de l'ancienne abbaye Saint-Martin et, après la disparition de la communauté en 1735, elle devint paroissiale en 1739. Elle présente un vaisseau unique se terminant par un chevet pentagonal. En avant de la nef, sur la façade ouest, s'élève une tour carrée qui comprend trois étages au-dessus d'un rez-de-chaussée formant porche d'entrée. La nef et le chœur sont couverts d'une charpente apparente lambrissée, et le porche est voûté en ogive avec des nervures. L'édifice fut partiellement reconstruit au XIVe siècle, y compris le chevet, tout en réutilisant des constructions du XIIe siècle. C'est vraisemblablement lors de cette seconde phase de travaux que disparurent les voûtes du porche primitif et une tribune. La tour occidentale, dite tour Chamborant, fut élevée à la fin du XVe siècle et son dernier étage, ainsi que les galeries et la balustrade, appartiennent au début du XVIe siècle. Une balustrade qui couronnait l'entablement de l'église a été détruite. La tour, haute de quarante-deux mètres, est divisée en trois étages marqués par des cordons et soutenus par des contreforts terminés par des pinacles. L'accès se fait par le nord, par une porte en tiers-point surmontée des armes de l'abbé de Chamborant et d'une inscription gothique portant la date de construction. À l'étage intermédiaire se trouve une fenêtre à meneaux et des contreforts munis de niches reposant sur des culs-de-lampe. Le dernier étage, le plus orné, est entouré d'une balustrade gothique où figurait le nom du fondateur. Sur chaque face, la tour est percée de deux fenêtres moulurées derrière lesquelles se trouvent deux cloches parmi les sept que comptait autrefois le clocher. L'une de ces cloches porte la date de 1512 et les armes de l'abbé de Chamborant. Les vitraux de l'église ont été posés dans les années 1880 ; on y trouve un panneau du XVIe siècle provenant d'ateliers rhénans et un ensemble réalisé entre 1880 et 1885 par l'atelier parisien de Gaspard Gsell. L'intérieur conserve également des stalles du XVIe siècle, très mutilées, et une Vierge à l'Enfant en bois polychrome datée des XVIIe et XVIIIe siècles. L'église est classée au titre des monuments historiques. La chapelle Saint-Loup, dite chapelle de l'Abbé, date du milieu du XIIe siècle ; sobre en extérieur et bien conservée, son architecture romane comporte déjà des arcs-ogives. Elle est classée depuis 1889. La salle capitulaire et le dortoir des moines, situés au sud de l'église, datent du XIIIe siècle et faisaient partie des bâtiments qui entouraient le cloître. Au rez-de-chaussée se trouvent la salle capitulaire, deux autres salles et un couloir reliant les deux cloîtres, et au premier étage subsiste une partie du dortoir avec une charpente à chevrons-formant-fermes. Les baies étroites et certaines fenêtres datent du XVIIe siècle ; la salle et le dortoir sont classés depuis 1915. Le logis du chambrier, construit au XVIIe siècle, fut d'abord presbytère puis mairie. Un vestige des anciennes fortifications, une tour ronde indépendante de l'église, est le mieux conservé ; d'autres ruines de tours ponctuent le tracé encore visible des fortifications dans les rues de la ville. Le clocher-porche a été repris en sous-œuvre en 1880, et on y a supprimé les onze marches qui descendaient dans la nef. Les bâtiments restants de l'abbaye ont été classés et réhabilités dans les années 1990.