Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique

Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer

  • 2-4 Rue de la Croix Blanche
  • 85230 Beauvoir-sur-Mer
Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer
Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer
Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer
Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer
Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer
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Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer
Église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer
Crédit photo : Pierre Gouard - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise Saint-Philibert : inscription par arrêté du 29 octobre 1926

Origine et histoire de l'Église Saint-Philbert

L'église Saint-Philibert de Beauvoir-sur-Mer s'élève sur l'emplacement d'un monastère fondé par saint Philibert au VIIe siècle. Construite et remaniée aux époques romane, gothique et au XIXe siècle, elle présente un ensemble hétérogène considéré comme l'un des plus beaux éléments du patrimoine religieux vendéen. Située au centre du bourg, place de l'Église (4 rue de la Croix-Blanche), elle domine le marais environnant à 7 mètres d'altitude et se trouve à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau de l'abbaye Saint-Philibert de Noirmoutier-en-l'Île, avec laquelle elle partage la fondation et le patronyme. Rattachée à la paroisse Notre-Dame du Gois dans le doyenné de Challans du diocèse de Luçon, elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 29 octobre 1926.

Le site se développe à partir de la villa d'Ampan, dotée aux moines pour soutenir la fondation monastique, et la présence monastique se maintient malgré les invasions normandes : en juin 836 les moines transfèrent solennellement les reliques du saint depuis l'île, étape commémorée par un vitrail à l'entrée de la nef et par une statue de saint Philibert d'Arthur Guéniot installée à 150 mètres de l'église pour le onzième centenaire. Après les destructions des IXe-Xe siècles, le prieuré est relevé par les moines de Saint-Philibert de Tournus : la nef centrale actuelle date du XIe siècle et le chœur, le transept et les absidioles sont complétés au XIIe siècle, dessinant un plan en croix latine. Un vitrail rappelle aussi la mission et la mort de saint Goustan, situées par l'hagiographie en 1040. Au XIIIe siècle, la nef est doublée d'un bas-côté nord et le grand porche ogival, qui sert aujourd'hui d'entrée principale par la nef latérale, est édifié ; le clocher remonte à la même époque et le transept nord est agrandi pour former la chapelle Notre-Dame, entraînant la disparition de l'absidiole nord. Une datation par dentochronologie de la charpente évoque la date de 1280. En 1305, Bertrand Got, futur pape Clément V, célèbre la messe et séjourne au prieuré. Au XVIe siècle l'église subit les pillages des guerres de Religion mais échappe à une destruction totale. Pendant la Révolution elle est utilisée comme caserne, écurie et grenier ; son vicaire Matthieu de Gruchy, qui refusa le serment constitutionnel, est arrêté et fusillé à Nantes le 28 novembre 1797, fait rappelé par un vitrail. Reprise pour le culte, l'église est agrandie en 1840 par la construction d'une nouvelle nef au sud, dédiée à sainte Anne, qui lui donne sa configuration actuelle en nef triple. Des travaux archéologiques et de restauration récents visent à consolider l'édifice et à refaire la voûte de la chapelle Notre-Dame ; depuis 2007 la commune a démoli les constructions accolées pour dégager l'église et permettre l'accès au chevet. Les fouilles ont mis au jour des tombes du cimetière entourant l'église et les vestiges d'une construction du haut-Empire romain, attestant l'ancienneté du site.

Orientée légèrement nord-ouest – sud-est, l'église mesure environ 49 mètres sur 24 et sa façade occidentale révèle la triple nef résultant des différentes campagnes de construction. Le portail roman central, en plein cintre, est encadré par des contreforts plats et surmonté d'une fenêtre ogivale ; une Vierge à l'Enfant très atténuée figure au pignon. À droite et à gauche de la façade se distinguent respectivement la nef du XIXe siècle et celle du XIIIe siècle ; le grand porche gothique du côté nord, composé de quatre archivoltes reposant sur des colonnes non décorées, est surmonté d'une niche abritant la statue du fondateur. Le chevet roman, qui conserve ses modillons malgré des transformations du XIXe siècle, est désormais accessible. Sur le côté sud, une petite porte met l'église en communication avec l'ancienne place du marché, où se dresse une croix monumentale.

En pénétrant par le bas-côté nord, on reconnaît l'ancien mur extérieur de la nef centrale avec ses modillons figuratifs, dont des têtes grotesques et une tête de bélier. La nef triple, composée de quatre travées, communique latéralement par quatre grands arcs en plein cintre et conserve les anciennes petites fenêtres romanes aujourd'hui murées. La croisée d'ogives présente de grosses nervures sans clé de voûte ; chaque bras du transept comporte une travée voûtée en berceau brisé, et seule l'absidiole sud est encore en place. La chapelle nord dédiée à la Vierge, en restauration depuis 2020, doit retrouver une voûte lambrissée ; le chœur comprend deux travées rectangulaires voûtées en berceau brisé et une demi-travée semi-circulaire voûtée en cul-de-four, séparées par des arcs doubleaux.

Le mobilier a été pillé pendant les guerres de Religion ; l'autel de la chapelle de la Vierge est orné d'un retable en pierre daté de 1649 et inscrit aux monuments historiques, tandis que l'autel et surtout son urne-tabernacle du XVIIIe siècle sont classés ; quatre autres objets font l'objet d'une inscription.

Liens externes