Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-aux-Liens
L’église Saint-Pierre-aux-Liens de Percey-le-Grand (Haute-Saône) est une église catholique dont la reconstruction s’acheva vers 1790. L’édifice, bâti en moellons enduits, est précédé d’un clocher-porche ; le clocher est de plan carré coiffé d’un toit bulbeux et le portail présente un linteau plat et sobre. L’intérieur est de type église-halle à trois nefs d’égale hauteur : la nef centrale, plus large en travée centrale, est voûtée en berceau et reçoit une coupole sur pendentifs, tandis que les bas-côtés sont couverts de voûtes d’arêtes. Les trois vaisseaux sont séparés par des arcades en plein cintre reposant sur des piliers d’ordre toscan, parfois décrits comme des piliers carrés à chapiteaux doriques ; la composition se prolonge jusque dans une sacristie voûtée.
Le mobilier comporte une chaire Louis XVI cannelée et peinte en faux marbre ainsi qu’un ensemble de bancs anciens. Dans la travée centrale, qui forme une sorte de transept, on trouve deux autels latéraux du XVIIIe siècle ; les retables du transept, également du XVIIIe siècle, sont formés de colonnes corinthiennes encadrant une toile du Baptême du Christ, flanquée des statues de saint Augustin et d’un ange. On y voit aussi une toile du XVIIIe siècle représentant saint Antoine et une martyre, à proximité d’une Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle. Le sanctuaire est d’une travée avec un chevet plat aveugle ; on y remarque une table de communion en fer forgé du XVIIIe siècle, un maître-autel décoré de rinceaux et de guirlandes entourant l’agneau, ainsi qu’un tabernacle et une monstrance en bois doré flanqués de quatre petites statuettes dorées des Évangélistes. Sur le retable trône une grande toile représentant la libération de saint Pierre par l’ange ; cette peinture, attribuée au retable à Jean Tassel comme reprise du Dominiquin de Rome, est également classée comme provenant du milieu du XVIIe siècle et a été restaurée à Paris en 1969 par Mme J. Luvelin, qui n’y a relevé ni date ni signature. De part et d’autre du retable se tiennent de grandes statues en bois doré des saints Pierre et Paul.
La paroisse est mentionnée dès 1248 au doyenné de Champlitte et dépendait du diocèse de Langres, le patronage appartenant au chapitre de Langres. Le 6 août 1776 furent bénies trois cloches, l’une ayant pour parrain Claude Louis Henri de Chamblay et pour marraine Jeanne Rose Dubois, sa mère. Entre 1785 et 1790 eut lieu la reconstruction de l’église, et en 1790 divers objets mobiliers provenant de l’ancienne église Saint-Amatre de Langres furent transférés à Percey-le-Grand, notamment des bancs et la grande toile (dimensions 2,92 m x 1,85 m) placée derrière le maître-autel. Le 30 septembre 1807 l’église fut érigée en succursale du chapitre de Langres sous le titre de Saint-Pierre-aux-Liens. Des travaux de restauration sont signalés en 1845 ; une cloche datée de 1868 représente le Christ et les douze apôtres ainsi que le chemin de croix. L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2013.
