Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre d'Ault, située en Picardie maritime (Somme), est un édifice gothique des XIIIe et XIVe siècles. Une première chapelle y est fondée au XIIIe siècle par la comtesse Adèle de Ponthieu, parfois associée à sa fille Aénor. En 1340-1341, Ide de Rosny et Mathieu de Trie font agrandir la chapelle, qui devient une église dotée d'une nef de quatre travées. Après l'incendie d'Eu en juillet 1475 et l'arrivée des réfugiés à Ault, la nef est à nouveau élargie par l'ajout de deux collatéraux. La tempête de 1579 détruit la ville basse, l'église Notre-Dame et le port, et l'église Saint-Pierre prend alors le rôle d'édifice principal de la ville. Le clocher, daté du XIVe siècle, sert également de beffroi. Le plan de l'église présente un damier de pierres blanches et de silex, caractéristique de la Picardie maritime. Le chœur conserve des colonnes aux moulures du XIIIe siècle mais a été remanié au XVIe siècle dans le style gothique flamboyant. Le grand vitrail central illustre la vie de saint Pierre. La nef, de style gothique primitif, compte quatre travées voûtées en croisées d'ogives quadripartites reposant sur des culots décorés de feuillage. Le clocher présente une tour quadrangulaire au sommet plat, surmontée d'une tourelle de guet, et des gargouilles décorent ses angles. Les orgues datent d'environ 1830-1840 et seraient l'œuvre probable des pères basiliens de l'abbaye de Valloires. Au XIXe siècle, plusieurs campagnes de restauration sont menées : des travaux sont conduits par Jérôme François Pion, puis par l'architecte Louis Lemarchand en 1806, et d'autres interventions sont réalisées par Paul Deldine et Félix Van den Brande avant 1876. Après l'incendie des combles le 7 mai 1876, les voûtes de la nef et des bas-côtés sont refaites d'après les plans de l'architecte Morice et confiées à l'entrepreneur Eugène Colas, qui reconstruit de fausses voûtes d'ogives entre 1878 et 1879. Les vitraux de la nef sont refaits entre 1889 et 1891 et le clocher est restauré par l'architecte Dingeon. Trois cloches nommées Charlotte, Henriette et Louise sont installées en 1821. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1976.
