Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
Église Saint-Pierre d'Oeyreluy, lieu de culte catholique d'origine romane et ancien prieuré dépendant de l'abbaye de Divielle, est située rue du Bourg au centre du village d'Oeyreluy, dans les Landes. Son portail roman, ouvert sur la face nord, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 2 décembre 1926. L'édifice, initialement bâti près du Luy avec des pierres d'une villa antique, a été démonté puis remonté pierre par pierre au centre du bourg à cause des inondations et de l'éloignement du site primitif. La paroisse est rattachée à Saint-Joseph-des-Barthes et au diocèse d'Aire et Dax. De plan roman, l'église conserve une abside semi-circulaire, une nef prolongée par le chœur, deux chapelles latérales ouvertes en avant du chœur et un clocher en impériale, sur la face ouest, coiffé d'une flèche. La porte nord est encadrée de colonnettes et de chapiteaux qui supportent un linteau orné d'entrelacs ; le tympan porte le chrisme. Si la tradition locale fait remonter le portail à une époque très ancienne, les observations le situent probablement à partir du XIIe siècle ; ses entourages sont richement sculptés, avec frises de cercles sécants, motifs végétaux et scènes animalières. L'édifice a connu plusieurs interventions : la chapelle sud a été ajoutée en 1843, la chapelle nord en 1902, des incohérences ont été relevées lors du remontage du portail et les fenêtres du chevet ont été rétablies dans les années 1970. Un décret de 1812 transforma temporairement l'église en chapelle rattachée à Tercis-les-Bains; des revendications locales aboutirent au rétablissement d'un curé et à des travaux au XIXe siècle, la cloche ayant été refondue et bénite en 1858. Le mobilier et les décors gardent la marque de l'histoire monastique : on y compte notamment deux cloches en bronze nommées Marie Françoise et Marie Valentine, ornées de gravures et frises diverses, toutes deux refondues en 1953 par le fondeur Marcel Fourcade. Les six vitraux, réalisés par le peintre-verrier toulousain Louis Saint-Blancat au début du XXe siècle, représentent notamment Abdon, Vincent de Paul, Notre-Dame de Lourdes et saint Pierre, figurés en pied sous des arcades polylobées avec bordures décoratives ; ceux de la nef et de la chapelle nord datent de 1900, ceux de la chapelle sud de 1902, et plusieurs ont été offerts par des paroissiens. Parmi les peintures, un Portrait du père Joseph (XVIIe–XVIIIe siècle) représente François Leclerc du Tremblay en habit de capucin ; une grande toile de la première moitié du XVIIe siècle, de sujet liturgique, fait l'objet d'identifications divergentes (Saint Norbert recevant la règle ou Saint Albert le Grand) et pourrait être liée à l'abbaye de Divielle. Dans la chapelle nord se trouve une Vierge à l'Enfant accompagnée d'un évêque, signée Saïe en 1762, dont les inventaires signalent des dimensions et un état de conservation variables. Deux statues en plâtre figurent le Sacré-Cœur, debout sur le globe, et Jeanne d'Arc en bergère ; ces modèles d'atelier parisien datent de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. L'autel en marbre blanc, daté du premier quart du XIXe siècle et décoré notamment d'une croix grecque et d'un pélican mystique, a été remanié et partiellement morcelé vers 1970 ; il a été replacé et complété à différentes reprises et est accompagné d'un tabernacle et d'un autel "face au peuple" composé d'éléments de chaire du XVIIIe siècle. La sacristie conserve un calice en argent doré de la fin du XVIIe siècle attribué à un orfèvre bordelais probablement de la famille Sermesan, ainsi qu'un calice et une patène néogothiques du XIXe siècle et un ostensoir art déco de la maison Favier frères. Les fonts baptismaux en calcaire mouluré, datés de la limite entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, ont été retrouvés en 1992 et déplacés dans la chapelle nord ; ils sont partiellement endommagés et complétés par des réparations en ciment. Un bénitier en marbre du XIXe siècle et treize bancs de fidèles en bois du XIXe siècle complètent le mobilier. Propriété communale, l'église et son portail sont documentés dans les bases Mérimée et Palissy et illustrés notamment par des photographies anciennes de Jean-Auguste Brutails.