Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre de Bouvines est l'église paroissiale de la commune de Bouvines, dans le département du Nord, et dépend de l'archidiocèse de Lille. En 1878, la commune, sous l'autorité du maire Félix Dehau, décida de reconstruire l'édifice jugé vétuste et exigu. Les travaux, entrepris en 1880, s'achevèrent en 1886 et l'église fut consacrée en 1910 ; les premiers vitraux furent posés à partir de 1889. L'architecte Auguste Normant s'inspira de l'architecture médiévale et conçut l'édifice comme une sorte de sainte-chapelle, sans reliques, destinée à mettre en valeur ses vitraux. Le plan comprend une nef sans collatéraux, séparée du chœur par un transept, et l'ensemble est couvert de voûtes sur croisées d'ogives. Les vingt et un vitraux, chacun mesurant huit mètres de haut sur 3,2 mètres de large, ont été dessinés par Pierre Fritel et réalisés par Charles et Emmanuel Champigneulle, Emmanuel travaillant dans son atelier de Bar-le-Duc. Le premier vitrail fut posé en 1889 et le dernier en 1906 ; ils ont été restaurés vers 1990 par le maître-verrier Brouard de Ronchin. Ces verrières, conçues d'après des cartons de Fritel, illustrent la bataille de Bouvines et ses épisodes tels que le conseil de guerre à Valenciennes, les prières avant l'affrontement, les combats, la capture des principaux chefs coalisés et l'entrée triomphale à Paris, suivant la chronique de Guillaume Le Breton. Chaque vitrail se compose de trois parties : une partie supérieure ornée de médaillons avec des anges, une partie centrale figurant un épisode de la bataille et une partie inférieure portant les blasons des donateurs. La réalisation de ces vitraux a coûté 350 000 francs, soit cinq fois le prix de l'église. Protégée au titre des monuments historiques, l'église et ses vitraux ont fait l'objet d'arrêtés en 1981, ces derniers ayant été annulés lorsque l'édifice fut finalement classé dans son ensemble en 2010. À l'occasion du 800e anniversaire de la bataille de Bouvines, une messe y fut célébrée le 27 juillet 2014 par Mgr Laurent Ulrich, en présence de descendants de Philippe-Auguste, dont Louis de Bourbon.
