Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre de Brie-sous-Matha, en Charente-Maritime, est d'origine romane et constitue un exemple d'édifice religieux fortifié, utilisé comme refuge pendant la guerre de Cent Ans et, plus tard, lors des guerres de Religion. Une véritable place forte a été élevée au-dessus du chœur roman. Des traces d'incendie et de balles sont encore visibles. L'édifice présente un plan rectangulaire à nef unique, achevée par un chœur plus étroit et une abside semi-circulaire; une chapelle est adossée au mur sud, et au nord se trouvent la sacristie ainsi qu'une tour cylindrique en saillie devant le chœur. La nef est couverte d'une voûte plâtrée, au niveau d'un bandeau courant sur les murs goutterots, et le chœur est encadré de piles aux chapiteaux sculptés. Sous le badigeon blanc transparaissent, dans la nef et le chœur, des traces de peintures murales postérieures au XVe siècle. La façade se termine par une corniche à frise d'arceaux et un pignon tronqué. De la construction du XIIe siècle subsistent la moitié inférieure des murs, notamment pour le chœur, les chapiteaux et bases des colonnes du chœur, le portail et deux petites baies du mur sud. Au XVe siècle, le chœur a été surélevé d'un étage, ce qui lui donne l'aspect d'une tour fortifiée, et les ouvertures du mur sud ont été transformées : les baies romanes ont été supprimées au profit de larges arcades, sans doute destinées à la communication avec un couvent attenant, aujourd'hui disparu et qui dépendait probablement de l'abbaye de Fontevrault. Ces modifications ont vraisemblablement entraîné la peinture des murs, d'où les vestiges de décors encore visibles. Le plan cadastral de 1840 signale le cimetière à l'ouest de l'église et des constructions au nord, dont la sacristie; le cimetière a été déplacé entre 1890 et 1893. Des travaux de restauration sont mentionnés en 1924 pour le chœur et en 1932 pour la charpente et la couverture de l'abside. La couverture en lambris et plâtre de la nef et de la chapelle sud, la sacristie et un bâtiment annexe au nord, visibles en 1988, ont depuis disparu. Les restaurations de la charpente de la nef et de la façade occidentale ont été achevées en 1995, puis la tempête de 1997 a causé de nouvelles dégradations, notamment à la toiture de la chapelle et à un vitrail du chevet. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1913, puis inscrit en 1989.