Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre, située à Chaniers en Charente-Maritime, présente une nef à quatre travées. Les deux premières travées portaient autrefois une voûte en berceau, sans doute détruite pendant les guerres de Religion et remplacée par un plafond en plâtre fixé sur lattis, de forme anse de panier ; les chapiteaux y sont sculptés. Au niveau de la deuxième travée, une ouverture à arcature en tiers-point dessert une chapelle du XVIe siècle qui conserve des vitraux historiés. La troisième travée, de plan carré, est enrichie de pilastres et d'arcatures plein cintre ; elle supporte une coupole octogonale reposant sur des trompes, surmontée par la tour du clocher élevée sur deux étages. Le premier étage du clocher est éclairé sur trois faces par deux fenêtres, le deuxième comporte sur chaque face trois baies séparées par une colonne meneau et dotées d'une double arcature. La quatrième travée comprend l'abside et deux absidioles voûtées ; ces voûtes, anciennement en plein cintre, ont été relevées en tiers-point à l'époque moderne, sans tenir compte d'un rang d'arcatures supérieures. La façade ouest a été mutilée, tandis que la façade absidale s'organise en cinq travées séparées par des colonnes qui s'élèvent jusqu'à l'entablement. Le clocher abrite une sonnerie remarquable de cinq cloches : « Marie » (sol 3, 495 kg), fondue en 1962 par Robert et Jean Bollée à Orléans ; une cloche ancienne, dite la 3 (390 kg), fondue en 1676 ; « Pierre-Jean-Marie-Vianney » (si 3, 326 kg), fondue en 1937 par la fonderie Paccard d'Annecy ; « Marie-Thérèse-Philomène » (do# 4, 220 kg), fondue en 1934 par Louis Bollée à Orléans ; et « Henriette-Lucie-Germaine » (mi 4, 114 kg), fondue en 1959 par Robert et Jean Bollée. Une sonnerie de cinq cloches est rare dans le département de la Charente-Maritime. Louis Bollée fonda la cloche de 1934, puis ses fils Robert et Jean fournirent, respectivement vingt-cinq et vingt-huit ans plus tard, d'autres cloches de la sonnerie. À l'exception de la cloche du XVIIe siècle, les quatre autres furent installées à l'initiative de l'abbé Ernest Vieuille, qui a longuement servi à Chaniers et dont le nom a été donné à la rue longeant l'église ; plusieurs de ces fondures ont été associées à ses jubilés sacerdotaux (1934, 1959, 1962). L'abbé Vieuille avait également envisagé d'ajouter un bourdon accordé un quart en dessous de « Marie », un ré3 qui aurait pesé plus d'une tonne. L'église Saint-Pierre est protégée au titre des monuments historiques par arrêté du 14 septembre 1912.
