Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint‑Pierre de Duvy, dans l'Oise, est une église catholique paroissiale entourée d'un cimetière inscrit aux monuments historiques. Après des remaniements à la fin du XVe siècle, l'édifice présente un plan à double vaisseau se terminant par un chevet plat, majoritairement de style gothique flamboyant. Son architecture est globalement rustique : seul le collatéral nord est voûté d'ogives, la nef étant couverte d'un plafond lambrissé. Le clocher roman, l'un des plus anciens de la région, remonte à la fin du XIe siècle ; il occupe une position atypique devant le chevet et sa base n'est pas visible depuis l'intérieur. Un portail ancien daté autour de 1160 est masqué par un porche, et un portail flamboyant du collatéral, aujourd'hui bouché, demeure remarquable en élévation externe. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 14 avril 1954 et a fait l'objet d'une restauration importante à la fin du XXe et au début du XXIe siècle, incluant la plupart des éléments de mobilier. Le mobilier, largement conservé et daté des XVIIe et XVIIIe siècles, contribue fortement à l'authenticité de l'ensemble. La paroisse, dédiée à saint Pierre, est rattachée depuis la Révolution à la paroisse de Crépy‑en‑Valois ; des messes dominicales y sont célébrées de manière irrégulière, environ une fois par trimestre.
L'église est située sur le plateau agricole à l'est du village de Duvy, près du coteau dominant la cuvette où se concentrent les maisons, au début de la vallée Sainte‑Marie, à l'est de Crépy‑en‑Valois ; l'accès se fait par la rue de l'Église ou par un escalier depuis le centre du village et l'on pénètre dans l'édifice par le cimetière placé devant la façade occidentale. La fondation de la paroisse reste obscure, mais la construction actuelle est datée de la fin du XIe siècle, époque à laquelle la nef primitive courte et le clocher oriental ont été érigés selon Dominique Vermand. Au cours du Moyen Âge, l'église a été agrandie à deux reprises : vers 1160 la nef a été prolongée vers l'ouest et un nouveau portail installé, puis vers 1250 une chapelle dédiée à la Vierge a été ajoutée au nord et la partie antérieure de la nef dotée de bas‑côtés. La Guerre de Cent Ans l'a endommagée, puis à la fin du XVe siècle le bas‑côté nord fut remplacé par un collatéral aussi élevé que la nef et la chapelle de la Vierge remaniée dans le style flamboyant ; ultérieurement le bas‑côté sud a été démoli et non reconstruit. Divers aménagements postérieurs incluent la construction d'une sacristie à l'angle entre clocher et chapelle, des transformations de portails et des remaniements au XVIIIe siècle ; des fouilles récentes n'ont pas confirmé l'existence d'une abside primitive.
L'intérieur, bien qu'issu de campagnes de construction différentes, paraît homogène : la nef rectangulaire est large, éclairée par des fenêtres au sud, séparée du chœur par une clôture liturgique en fer forgé et meublée de bancs anciens et de boiseries sombres. La nef primitive, qui correspond au chœur liturgique actuel, est repérée par une grille et deux marches ; son sol est dallé en pierre de liais et comporte quelques plaques funéraires. Le collatéral nord, voûté d'ogives et de hauteur équivalente à la nef, compte trois travées inégales : les deux premières datent d'une même campagne flamboyante et la dernière provient de la reconstruction de la chapelle de la Vierge du XIIIe siècle. La chapelle de la Vierge conserve une voûte d'origine avec des culs‑de‑lampe sculptés et une fenêtre en lancette sans remplage ; les grandes fenêtres du collatéral présentent des réseaux flamboyants complexes. La base du clocher conserve une voûte en berceau romane rare dans la région ; son accès est aujourd'hui interdit pour raisons de sécurité et les aménagements postérieurs liés à l'horloge ont altéré certains éléments.
La façade occidentale est flanquée de contreforts dont l'un, plat et roman, date des alentours de 1160, et le portail occidental est abrité par un porche simple ; le portail flamboyant du collatéral se distingue par ses moulures, ses clochetons et son décor sculpté, dont des niches à statues aujourd'hui vides. Les élévations latérales sont sobres, la chapelle de la Vierge est dotée de contreforts à larmiers et les baies flamboyantes sont désaxées par rapport aux pignons ; le clocher, austère et archaïque, se compose d'une base et de trois étages présentant des niveaux bâtis en moellons et en pierre de taille.
Le mobilier comprend des plaques funéraires, dont une dalle d'effigie gothique de grande dimension pour Blouet dit Tristan, une plaque losangique de 1587, des boiseries de retable et une importante série d'objets datés des XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi les pièces remarquables figurent une statue en bois de saint Pierre du XVIIe siècle classée, une statuette de saint Pierre assis de la fin du XVe siècle inscrite et restaurée, une chaire à prêcher sculptée, la clôture baroque des fonts baptismaux et deux retables, l'un majeur et l'autre dédié à la Vierge. Le Christ en croix en bois polychrome et la statuette médiévale retirée de la niche du portail constituent les seules statues anciennes conservées sur place ; une statue classée a été confiée au musée de l'Archerie et du Valois à Crépy‑en‑Valois. La cloche encore en place, baptisée Parette en 1581, est la seule survivante d'un ensemble antérieur mentionné dans les comptes de la fabrique.