Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
Dépendant du prieuré bénédictin de La Réole, l'église Saint-Pierre a des origines médiévales et est attestée dès le XIIe siècle. Remaniée sous domination anglaise, elle a été édifiée pour remplacer un édifice dont l'élévation gênait la construction de la citadelle d'Henry II. À l'origine, seul le sanctuaire était voûté ; le reste du bâtiment était couvert d'une simple charpente. L'église fut presque entièrement détruite par les troupes protestantes en 1577. Elle fut partiellement relevée vers 1608 puis agrandie en 1650. Les bénédictins décidèrent en 1682 de voûter la nef, opération réalisée entre 1685 et 1687. La nef est unique et comprend trois travées ; le portail constitue l'antéfixe du transept nord. Quatre autels latéraux, ornés de fresques, se trouvent dans la nef, et deux tribunes sont disposées de chaque côté, dans l'épaisseur des murs au-dessus des arcades du transept. Les arcs portent sur des colonnes en faisceaux dont les chapiteaux sont décorés d'animaux fantastiques. À l'est de chaque transept s'ouvre une chapelle dont le chevet est en hémicycle à six angles ; celle du transept sud, fondée en 1437, présente des clés de voûte sculptées à jour. Le pourtour du chœur est entouré d'une galerie et des fresques retracent la vie de saint Pierre. Située place Albert-Rigoulet et accolée au prieuré, l'église se trouve dans la commune de La Réole, en Gironde. Lors de la Révolution les moines furent expulsés, l'édifice fermé au culte, transformé en halle à fourrage puis dédié brièvement au culte de la Raison et à celui de l'Être suprême. En 1812 l'orgue fut démonté et réparti entre la cathédrale Saint-André de Bordeaux, qui reçut le buffet et la tuyauterie visible, et l'abbatiale Sainte-Croix de Bordeaux, qui conserva le mécanisme et la tuyauterie arrière. L'église devint paroissiale en mai 1839, fut classée au titre des monuments historiques en 1846 et a retrouvé son orgue en novembre 2015.