Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L’église Saint-Pierre de Langon (Ille‑et‑Vilaine) est une église catholique inscrite au titre des monuments historiques en 2002. Langon dépendait de l’abbaye de Saint‑Sauveur de Redon depuis 834 et l’édifice actuel a été édifié par les moines de Redon entre le XIe et le XIIe siècle. La façade, d’inspiration bretonne ancienne, la nef et la croisée appartiennent aux campagnes les plus anciennes ; du premier état roman subsistent notamment la nef et la croisée. Le chœur, le croisillon et l’abside nord sont datables des années 1180‑1190, et l’élévation du transept conserve encore une influence carolingienne. La datation de la nef reste discutée : longtemps attribuée à la fin du XIIe siècle, elle pourrait remonter au deuxième quart du XIe siècle. Les bas‑côtés ont été rehaussés au XVIe siècle et certains murs latéraux partiellement remontés ; des modifications d’ouvertures ont également eu lieu aux XVIe et XVIIe siècles. La chapelle latérale nord est construite au XVe siècle ; la chapelle sud, dédiée à saint Jean et concédée en 1587 aux seigneurs du Bot, a été détruite en 1840 pour laisser place à la sacristie actuelle, l’absidiole sud ayant été transformée en sacristie lors des travaux de 1840‑1846. L’arcade entre le chœur et l’absidiole nord date de 1520, tandis que le transept sud et l’absidiole sud ont été reconstruits en 1587. La tour du clocher a fait l’objet d’une reconstruction partielle au XVIIe siècle et le clocher central a été rétabli entre 1920 et 1923. L’intérieur de l’église a été entièrement repeint en 1922‑1923 avec un décor de faux‑appareil et de frises, comprenant une Vierge trônant sur l’arc diaphragme. Les arcs primitifs, en plein cintre, ont été repercés pour donner les arcs brisés actuels. La charpente, dont une datation mentionne une construction en 1185 et des remaniements au XVe siècle, a fait l’objet de transformations successives. L’absidiole nord conserve un cul‑de‑four et des fragments de peinture datant de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle ; des vestiges de peintures avaient été découverts en 1835‑1836 puis recouverts de chaux en 1845‑1846. Lors de la restauration de 1983 de la Vierge du Salve Regina sculptée par Pierre Galle, des fragments de peinture romane ont été mis au jour, confortant l’hypothèse d’un décor peint anciennement étendu. Extérieurement, l’édifice, en forme de croix latine, présente une façade ouest du XIe siècle rythmée par deux contreforts plats et une porte en plein cintre, ainsi qu’un chevet de plan bénédictin composé d’une abside flanquée d’absidioles ouvrant sur les bras du transept. À l’intérieur, la nef de quatre travées à trois vaisseaux, couverte en charpente, s’ouvre par de larges arcades à double rouleau reposant sur de larges piles cruciformes à imposte simple ; sous l’enduit apparaissent les traces de fenêtres de plein cintre murées, dont le rythme diffère de celui des arcades inférieures. La croisée, délimitée par un arc brisé à double rouleau, est marquée aux angles par des colonnes engagées qui pourraient signaler un projet de voûtement non réalisé. L’hémicycle du chœur, dont les fenêtres sont murées, est aujourd’hui occupé par un grand retable.