Église Saint-Pierre de Larnas en Ardèche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église Saint-Pierre de Larnas

  • Le Village
  • 07220 Larnas
Église Saint-Pierre de Larnas
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Église Saint-Pierre de Larnas
Église Saint-Pierre de Larnas
Crédit photo : Raymondseneque - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise : classement par arrêté du 4 juillet 1907

Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre

L'église Saint-Pierre est une église catholique située dans la commune de Larnas, dans le département de l'Ardèche (région Rhône-Alpes), classée au titre des monuments historiques depuis 1907. De modeste apparence, l'édifice, daté de la première moitié du XIIe siècle, se distingue par la pureté de ses lignes et la qualité de la taille des matériaux. Souvent dédiée à saint Pierre, elle se trouve près d'une montagne appelée le « serre de pierre », devenue par erreur cadastrale « le sang de pierre ». L'édifice serait d'origine monacale, bâti par les moines bénédictins de Cruas qui administraient le plateau et possédaient à Ellieux une résidence de sept à huit religieux. Des pierres à motifs carolingiens évoquent un premier sanctuaire, et des écrits mentionnent la présence d'un curé à Larnas en 950 ; la signature de l'architecte Stefanus, qui vécut au IXe siècle, est gravée à l'intérieur de l'église. L'abbé Arnaud a suggéré que l'église pourrait avoir été édifiée sur l'emplacement d'un temple païen. Pendant les guerres de Religion, il n'est pas établi si l'église a subi des dégâts, mais une abside a été partiellement reconstruite en pierres tout venant, laissant supposer une remise en état sommaire après démolition; la paroisse resta parfois sans pasteur et, en 1598, les habitants réclamèrent le rétablissement d'un curé. Le premier curé nommé après la restauration de la paroisse, l'abbé Lescombes, demeura en fonction soixante et un ans et mourut en 1682; il est enterré, avec les premiers seigneurs de Bours (Imbours), dans un tombeau de l'église. Au XIXe siècle, des curés se plaignirent de l'éloignement de l'église par rapport au presbytère et un projet de reconstruction plus proche fut évoqué vers 1840, mais il fut abandonné après la mobilisation d'un jeune séminariste attaché à la vieille église; une nouvelle cure fut finalement édifiée près du sanctuaire vers 1860. L'édifice fut classé « Monument historique » en 1907, plaçant sa conservation sous la surveillance du ministère des Beaux-Arts.

Le plan est cruciforme, avec un transept bien marqué et trois absides basses percées de petites baies cintrées, et la partie inférieure des murs, en petit appareil régulier de calcaire blanc, est romane tandis que les parements hauts correspondent à des reprises modernes. La croisée du transept apparaît sous la forme d'un massif carré bien appareillé percé à l'est d'une petite fenêtre romane sous un arc de décharge; au-dessus se dresse un tambour octogonal surmonté de l'amorce d'un lanternon, restitution récente, qui abrite une coupole sur trompes intacte édifiée sur le modèle de celle de Bourg-Saint-Andéol. Les murs de la nef ne présentent pas de contreforts apparents, hormis des vestiges, la sacristie côté sud est une adjonction du XIXe siècle couverte en tuiles creuses contrairement au reste de l'édifice, et la petite baie percée dans le transept côté nord correspond à une ancienne porte. À l'origine l'église était couverte de lauzes calcaires locales; au début du XIXe siècle la toiture menaçait ruine et, malgré la pauvreté communale et plusieurs demandes d'aide, des travaux furent entrepris au milieu du siècle, la toiture ayant été refaite en tuiles rondes après diverses péripéties administratives et financières. Après le classement de 1907, l'entretien relevant du ministère des Beaux-Arts, le toit de tuiles fut remplacé en 1936 par des lauzes volcaniques venues de la Haute-Loire, puis une restauration en 2007 remit une couverture en lauzes épaisses de calcaire.

La façade occidentale, surmontée d'un petit clocher-arcade moderne, a été réalisée récemment à partir d'éléments romans réemployés ; des pierres d'attente et des traces d'arrachement laissent penser qu'une troisième travée de la nef a disparu, hypothèse confortée par le procès-verbal de la visite canonique de 1598 qui décrit une nef dotée de « trois arcades de chaque côté » et d'un portail « beau et ample ». Le mur actuel ferme la nef au niveau de la deuxième travée et réemploie dans une porte cintrée des vestiges sculptés du portail ancien, dont les rampants du fronton ornés de rinceaux et de palmettes et une croix décorée de palmettes.

L'intérieur conserve la même simplicité : la nef est voûtée en berceau légèrement brisé et comprend deux travées séparées par un arc retombant sur des pilastres. La croisée du transept repose sur quatre piliers supportant de grands arcs à double rouleau et est surmontée d'une élégante coupole sur trompes dont la pointe est ornée d'un motif en forme de coquille; entre les trompes, une série de petits arcs repose sur de courtes colonnettes aux chapiteaux de feuilles stylisées, dispositif analogue à celui de la grande coupole de Bourg-Saint-Andéol. Les absides, voûtées en cul-de-four, s'ouvrent sur le transept par des arcs brisés à double rouleau bien appareillés. Le pilier nord-ouest de la croisée porte trois signatures en belles capitales — REGNERUS, STEFANUS et SIANOA — qui semblent appartenir aux maçons ou tailleurs de pierre du chantier, et l'on observe sur murs et piliers des marques de tâcherons, notamment des P et des B sous le badigeon. Le décor sculpté est réduit : quelques impostes présentent des motifs géométriques, l'une d'elles, au pilier sud-est du transept, porte un motif de deux serpents sortant de masques feuillus, et un nœud d'entrelacs carolingien est encastré dans le mur nord de la nef. Malgré l'humidité qui affecte les murs badigeonnés, l'ensemble est assez bien conservé.

Autour du chevet principal se trouvaient des tombes très anciennes construites avec des dalles, contenant des squelettes et des vases en terre cuite; jusqu'en 1855, les habitants de la paroisse de Larnas, comprenant les hameaux de Bours, les basses et hautes Valgayettes et Ellieux, étaient enterrés autour de l'église. L'abbé Arnaud a écrit que « cette église a la plus belle coupole du Vivarais », et Robert Saint-Jean, spécialiste de l'art roman, a souligné la rareté de la signature complète de l'architecte Stefanus conservée à Larnas.

Liens externes