Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre est une église catholique située à Lasson, dans le département du Calvados. Selon Arcisse de Caumont, l'édifice présente un intérêt particulier du côté nord, où les murs montrent un appareillage en arêtes de poisson et quelques éléments romans, tandis que le chœur est en grande partie moderne et la tour latérale sud d'époque incertaine. Une épitaphe scellée dans le mur intérieur de la tour indique que l'abbé Gilles Chapelle fit construire la tour et restaura l'église alors en ruine, au début du XVIe siècle. La partie supérieure de la tour a été sérieusement endommagée par la foudre le 7 avril 1980 ; la flèche a été reconstruite depuis sa base, mais son arête pyramidale a perdu de son régularité. Le clocher a été inscrit au titre des monuments historiques en 1927. Grâce à une donation, d'importants travaux de fouilles et de remise en état ont été réalisés entre 1999 et 2001 : la nef a été dégagée, deux autels secondaires et les lambris du chœur dégradés ont été retirés, et de nombreuses sépultures ont été mises au jour sous le dallage. Lors de ces travaux, des bancs modernes provenant de la chapelle du Bon-Sauveur de Caen ont remplacé les anciens bancs. En octobre 2000, une statue de saint Pierre a été retrouvée lors de fouilles extérieures près du mur sud de la nef ; elle représente l'apôtre assis en tenue pontificale, la tiare ornée de fleurs de lys. Cette statue en pierre calcaire polychrome, peut-être du XVe siècle et qui aurait été enterrée pour échapper aux destructions lors des guerres de religion ou de la Révolution, a été classée monument historique en décembre 2000 et est exposée derrière une grille au rez-de-chaussée de la tour-clocher.
L'édifice a un plan rectangulaire sans transept ; la tour-clocher construite par l'abbé Chapelle au XVIe siècle est adossée au mur gouttereau sud de la nef, à la limite du chœur, et une sacristie est accolée au chevet oriental. Les six baies du chœur sont bien ordonnancées, tandis que les fenêtres de la nef sont disparates et de diverses époques. Un contrefort au mur nord témoigne d'une probable extension vers l'ouest pour l'installation d'une tribune intérieure et d'un portail occidental, entraînant l'obturation de l'ancienne porte nord.
Les fouilles de 1999-2001 ont mis à nu le mur nord de la nef, appareillé en arêtes de poisson (opus spicatum) et attribué à une construction préromane, et ont révélés de nombreuses transformations d'ouvertures au fil des siècles. Sur le mur sud a été retrouvée une litre funéraire portant les armoiries de la famille de Croismare, seigneurs du lieu. La chaire à prêcher en pierre, datée du XVIe siècle, rappelle celles des églises voisines, et une Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle, initialement placée près de l'if extérieur, a été réinstallée dans la nef.
Six vitraux modernes éclairent le chœur : quatre datent de 1947 et deux de l'entre-deux-guerres (l'un est marqué 1933). Les verrières du chœur représentent notamment les retrouvailles de Jésus au temple, l'éducation de la Vierge par sainte Anne, la Visitation, l'Annonciation, le Christ calmant la tempête et saint Pierre délivré de sa prison. Dans la nef, les deux grandes baies figurent le Saint Curé d'Ars et saint Jean Eudes ; d'autres vitraux représentent saint Isidore et saint Antoine de Padoue. Un vitrail réalisé en 2002, sur le mur nord face à la tour, montre saint Pierre recevant les clefs des mains du Christ. Plusieurs vitraux (les quatre de 1947 du chœur et deux de la nef de 1949) ont été restaurés lors de la rénovation de l'église.