Église Saint-Pierre de Lémenc à Chambéry en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique

Église Saint-Pierre de Lémenc

  • Place de la Tour du Prince
  • 73000 Chambéry
Église Saint-Pierre de Lémenc
Église Saint-Pierre de Lémenc
Église Saint-Pierre de Lémenc
Église Saint-Pierre de Lémenc
Église Saint-Pierre de Lémenc
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Église Saint-Pierre de Lémenc
Église Saint-Pierre de Lémenc
Crédit photo : Florian Pépellin - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

La crypte et le sépulcre : classement par arrêté du 16 février 1900 ; Eglise à l'exception des parties classées (cad. D 165) : inscription par arrêté du 16 mai 1966

Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre de Lémenc

L'église Saint-Pierre de Lémenc, située sur la commune de Chambéry en Savoie, est bâtie sur la colline de Lémenc, aux premières pentes du massif des Bauges à l'est de la ville. Érigée sur les vestiges d'un temple romain dédié à Mercure, elle pourrait remonter au VIe siècle et serait dès lors la plus ancienne église de Chambéry et l'une des plus anciennes de Savoie. Prieurale, elle conserve des éléments de l'architecture romane du XIe siècle ainsi que des aménagements gothiques issus de sa reconstruction au début du XVIe siècle. L'édifice présente aussi un clocheton de pierre de style Renaissance, des peintures murales de la Renaissance, et une mise au tombeau polychrome provenant de l'ancienne église des Antonins. La crypte et le sépulcre sont classés au titre des monuments historiques depuis le 16 février 1900; le reste de l'église est inscrit depuis le 16 mai 1966.

La parcelle se trouve à proximité immédiate d'un quartier résidentiel de villas de la Belle Époque et d'autres habitations plus récentes, face à des jardins partagés aménagés depuis 2015. L'église est associée à plusieurs édifices religieux proches : le couvent de la Visitation Sainte-Marie qui lui est accolé, le monastère du Carmel, la chapelle du Calvaire, le cimetière et la chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs, ainsi que la tour du Prince, vestige de l'ancien prieuré bénédictin. Le nom Lémenc, issu du latin Lemencum, provient de la colline sur laquelle l'édifice est implanté et désigne également l'ensemble prieural fondé au XIe siècle par les bénédictins de l'abbaye d'Ainay.

Les fouilles et découvertes anciennes, comme des fragments de statue en bronze et un caducée, ont suggéré l'existence d'un sanctuaire romain sur le site ; l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie a par ailleurs relevé la continuité du culte chrétien en ce lieu. Après le don du site à l'abbaye d'Ainay, les bénédictins y établirent un prieuré dont la communauté comprenait un prieur, un vicaire, un sacristain, un chapelain et plusieurs religieux. L'édifice a subi un incendie au XVe siècle qui entraîna une reconstruction importante entre 1490 et 1513, puis diverses transformations et réparations postérieures, dont l'ajout d'un clocher en 1717 et des aménagements du XIXe siècle.

L'intérieur offre une nef unique, sobre, s'ouvrant sur un chœur de 21 mètres de profondeur, et trois chapelles voûtées sur le flanc droit dédiées à Saint-Michel, Saint-Joseph et Saint-Bernard. À gauche, près de l'entrée, se trouve la sépulture du général-comte de Boigne sculptée par Benedetto Cacciatori en 1831 ; la famille de Boigne possède par ailleurs un caveau construit dans les années 1970. La lumière pénètre par de larges verrières ; les vitraux datés de la fin du XIXe siècle sont l'œuvre du peintre-verrier lyonnais Lucien Bégule. Le vitrail de la façade représente un blasonnement ecclésiastique entouré d'éléments héraldiques et d'inscriptions.

La crypte, longue de 25 mètres et divisée en trois parties — l'entrée avec une rotonde centrale à six colonnes, une crypte intermédiaire et une crypte gothique en abside polygonale — est l'un des éléments les plus anciens et les plus énigmatiques du site. La fonction et la datation de la rotonde font l'objet d'hypothèses divergentes : baptistère carolingien, reliquaire monumental ou aménagement lié à la construction romane, sans consensus en l'absence d'indices concluants. La crypte intermédiaire, voûtée, relie la rotonde à l'abside et conserve des peintures murales de la Renaissance attribuées à Jean Baudichon ainsi que des figures de sibylles et des banderoles inscrites. La crypte gothique correspond aux travaux de la fin du XVe et du début du XVIe siècle et abrite la mise au tombeau rapportée de l'ancienne église des Antonins.

Le cimetière de Lémenc, issu d'un usage funéraire gallo-romain où ont été retrouvées urnes et sarcophages, est devenu chrétien après la chute de l'Empire romain ; le plus ancien vestige retrouvé est un couvercle de sarcophage mérovingien gravé d'une croix et des lettres Alpha et Oméga. Utilisé pendant des siècles comme principal lieu d'inhumation de Chambéry, il a conservé quelques tombeaux et monuments notables, dont la chapelle des Brascorens, l'obélisque de Claude Melchior Raymond, la sépulture du chanoine Benoît Bouvier et la tombe de Madame de Warens. Les contraintes d'espace ont conduit au XIXe siècle à limiter les concessions, puis à les supprimer définitivement en 1900; une partie du cimetière a été aménagée en parc et parking dans les années 1950, entraînant la disparition de certaines tombes.

Le monastère qui jouxte l'église rappelle les anciens usages du prieuré : il a accueilli successivement des communautés bénédictine, cistercienne des Feuillants, puis l'ordre de la Visitation Sainte-Marie, avant d'être transformé et réoccupé à diverses reprises au XIXe et XXe siècles. Le monastère a subi d'importants dommages durant le bombardement de mai 1944, puis des mutations d'usage jusqu'à son dernier reclassement en logements sous le projet « Domaine Sainte‑Marie des Monts », livré à la fin de 2017.

L'église Saint-Pierre de Lémenc accueille des offices chaque week-end, avec messe anticipée le samedi soir et messe le dimanche matin ; l'accès à l'édifice hors offices est parfois possible, mais la crypte est interdite depuis 2013 en raison de la fragilité des sculptures. Le cimetière extérieur et l'ancien couvent sont également fermés au public.

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