Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre de Lesgor, dans les Landes, date du XIIe siècle et combine une vocation religieuse et des aménagements défensifs. Juchée sur un promontoire, elle fut surélevée au XIVe siècle, durant la guerre de Cent Ans, et transformée en bastille : les murailles furent élevées, le clocher roman du XIIe siècle converti en donjon et l'ensemble couronné d'un chemin de ronde percé d'archères. Au sud, la nef est épaulée par cinq grands contreforts qui divisent la muraille en compartiments propices à une défense individuelle ; le chevet semi-circulaire est lui aussi épaulé et le chemin de ronde se poursuit au-dessus, sans fermeture, ce qui laisse supposer une défense à ciel ouvert à cet endroit. L'intérieur a perdu l'essentiel de ses caractères romans et gothiques ; la voûte lambrissée actuelle a peut‑être remplacé une voûte en plein cintre puis une voûte gothique lors de la surélévation au XIVe siècle. La nef et le chœur ont été éclairés par des baies repercées au XVIIIe siècle. Le mur nord conserve des meurtrières, des archères droites ou cruciformes et une archère canonnière, tandis que le porche présente un judas attestant la nécessité de se barricader. La porte ogivale du XIVe siècle était protégée par une bretèche ; la porte extérieure de 1730 a été remisée à l'étage près des cloches et la porte actuelle a été refaite en 2018. L'édifice fut attaqué et brûlé en 1569 pendant les guerres de religion par les troupes protestantes de Montgomery. La tour fut rehaussée en garluche, comme en témoigne une différence de couleur de pierre. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 28 septembre 1970 et une restauration intérieure a été menée en 1990 ; le maître-autel est en marbre blanc des Pyrénées. Deux vitraux, dont l'un réalisé au tout début du XXe siècle par la maison Bergès de Toulouse, représentent saint Jean et saint Pierre. Un trou creusé dans le mur derrière l'autel serait le départ d'un ancien souterrain permettant aux assiégés de gagner la source située dans le ruisseau en contrebas.