Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre est une église catholique implantée à Moirans, dans le département de l'Isère. Elle est citée pour la première fois en 1016, lorsque l'évêque de Grenoble Humbert Ier d'Albon la donna à l'abbaye Sainte-Marie de Cruas ; ce prieuré était le seul de l'abbaye dans le diocèse de Grenoble. Deux fragments d'épitaphes mis au jour, l'un lors des fouilles du cimetière en 1863 et l'autre remployé dans le mur du presbytère, datent respectivement des VIe et VIIe siècles et témoignent de l'ancienneté du culte chrétien à Moirans. Les fouilles menées à partir de 2002 ont mis en évidence trois grandes étapes de construction : à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, l'église comportait une nef unique avec un transept débordant voûté en berceau, associé à deux absidioles et à l'abside du chœur ; au milieu du XIIe siècle, la nef centrale se voit flanquée de deux collatéraux ; au début du XIVe siècle, la nef centrale s'effondre puis est reconstruite avec moins d'arcades, tandis que les collatéraux sont abaissés et que des baies hautes sont percées pour améliorer l'éclairage, la nef centrale et les collatéraux ne retrouvant pas de voûtement. L'édifice fait l'objet d'une nouvelle consécration en 1333. Le clocher s'effondre en 1486 puis est reconstruit peut‑être à l'identique au-dessus de la première travée de la nef, avec trois ouvertures en plein cintre sur les grands côtés et deux sur les petits ; la flèche en tuf n'est relevée qu'au XVIIIe siècle. La famille de Sautereau détient la seigneurie de Moirans à deux périodes et assure le patronage du prieuré, fournissant plusieurs prieurs entre le XVe et le XVIIIe siècle ; Abel de Sautereau, vicaire général du diocèse de Grenoble, fait restaurer la chapelle Notre‑Dame‑de‑Pitié en 1627. Après la construction d'une nouvelle église paroissiale, l'édifice prioral est désaffecté en 1903 et successivement utilisé comme débarras, gymnase puis salle des fêtes. L'église actuelle se compose d'une nef centrale non voûtée de cinq travées, flanquée de deux collatéraux, et présente un transept peu saillant ouvrant sur l'abside du chœur et deux absidioles ; ses dimensions sont de 30 mètres de longueur pour 17 mètres de largeur. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 21 décembre 1984. Des études et publications, notamment celles de Guy Barruol et des travaux d'archéologie publiés en 2013, ainsi que des ressources et des images sont consultables sur des bases et portails dédiés au patrimoine religieux et aux monuments historiques, ainsi que sur Wikimedia Commons.
