Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre du Mont-Dol est attestée dès le VIe siècle et sa construction est attribuée au XIIe siècle. Elle a conservé des éléments importants du gros-œuvre médiéval, notamment les fenêtres hautes de la nef et la plupart des piliers carrés, deux d'entre eux ayant été remplacés par des piles rondes au XIIIe siècle. Le clocher-porche implanté dans la façade date du XIVe siècle ; il présente un rez-de-chaussée percé d'une porte en anse de panier et d'une fenêtre rectangulaire inscrites dans une arcade ogivale, un second niveau percé d'une meurtrière et l'ancien étage du beffroi percé de lancettes trilobées, la façade ouest portant les armes de Mgr Thoreau. La chambre des cloches, ajoutée au début du XXe siècle, est ajourée de baies géminées et coiffée aujourd'hui d'une courte flèche construite en 1973, qui a remplacé une balustrade néogothique et ses clochetons. Classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 12 février 1971, l'église a fait l'objet de campagnes de restauration aux XIXe et XXe siècles : en 1823 le chœur est prolongé et une sacristie édifiée selon des plans établis par Bâtar (ou Bâtas) et approuvés par l'architecte Hamon; dans la seconde moitié du XIXe siècle les toitures et le voûtement des bas-côtés ont été remaniés sous la direction des Frangeul père et fils; en 1904-1905 la tour a été surélevée par l'entrepreneur Guillaume; en 1970 Raymond Cornon a dirigé la restitution des lambris des bas-côtés. En 1904 des verrières conçues par les ateliers Lorin de Chartres ont été posées dans cinq baies, quatre d'entre elles étant protégées au titre des objets des monuments historiques. En 2023, la Mission Patrimoine a attribué une subvention de 260 000 euros pour la restauration de l'édifice.
De plan basilical sans transept, l'église offre un vaisseau central flanqué de collatéraux ; l'élévation de la nef est à deux niveaux, avec six grandes arcades ogivales reposant sur des piliers carrés (à l'exception de deux colonnes munies de chapiteaux marquant l'ancien accès au chœur), et des fenêtres hautes étroites en plein cintre. La nef est couverte d'un doublis de bois en berceau et s'achève par un chevet plat abritant un grand retable en bois daté des XVIIe–XIXe siècles.
L'édifice est particulièrement renommé pour son ensemble de peintures murales médiévales. Des fragments de peintures du XIIe siècle, représentant un appareillage orné de frises et de feuillages, subsistent mais furent largement recouverts aux XIVe et XVe siècles par des décors représentant la Passion et l'Enfer. Sur les murs nord et sud du vaisseau principal se conserve un cycle exceptionnel des XVe siècles consacré à la Passion et à la Résurrection du Christ, couvrant notamment les deux premières travées au nord et les travées deux à six au sud ; ces peintures, découvertes en 1864 puis à nouveau mises au jour en 1971 après avoir été masquées sous un badigeon, ont été classées le 16 mars 1971 et figurent parmi les ensembles médiévaux les plus importants d'Ille-et-Vilaine. La fresque de l'Enfer, située sur le mur sud de la première travée, illustre les tourments infligés aux damnés : un diable pousse une charrette pleine de condamnés, un démon chevauche une femme damnée, se succèdent les supplices de la roue, des pendus à l'arbre de la connaissance du bien et du mal, la vision de Satan dévorant un enfant tandis que sa mère brûle, et la chute des âmes dans l'abîme. Ces compositions, comme l'ensemble des décors muraux, ont fait l'objet de campagnes de protection et de restauration afin d'en préserver la lisibilité.