Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'ancienne église Saint-Pierre de Montbazin, située sur une hauteur à l'intérieur du périmètre du château, domine la plaine traversée par la voie Domitienne dans le département de l'Hérault, en Occitanie. La plus ancienne mention de l'église date de 1181, et la construction actuelle se situe entre 1113 et 1181, l'édifice ayant été fortifié au XIVe siècle. Elle a longtemps été la chapelle du château, un passage voûté sous le chœur permettant d'accéder à l'enceinte castrale. En 1282, l'église aurait été le siège d'un prieuré. Au XIXe siècle, une nouvelle église paroissiale fut édifiée dans la partie basse du village ; l'ancienne devint alors une chapelle des Pénitents Blancs. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1964.
Le sanctuaire repose sur un passage fortifié voûté en berceau ; ses arcs en plein cintre sont du même type que la voûte et les doubleaux de la nef, et ces ensembles datent probablement de la fin du XIIe siècle. L'église semble avoir été édifiée en même temps que la porte fortifiée qu'elle surmonte, au cours du XIIe siècle. Le sanctuaire est de plan polygonal à trois pans et communique avec deux absidioles par des arcs brisés largement ouverts. Sur la face sud de l'abside, une grande fenêtre en tiers-point a été percée au XVe siècle.
De nombreux vestiges de badigeons et de peintures sont visibles dans les absidioles, le sanctuaire et au fond de la nef ; ces fresques paraissent ne pas être antérieures au XVIIe siècle. Dans l'abside ont été découvertes en 1959 des peintures romanes représentant le Christ Pantocrator inscrit dans une mandorle et entouré des douze apôtres : les six apôtres à gauche sont bien conservés, alors qu'à droite ne subsiste qu'une seule figure. Le chevet présente un décor sobre, une corniche portée par des modillons unis, surmontée d'un clocher-mur plus tardif. La façade sud comportait un dispositif défensif formé de trois arcs créant un mâchicoulis ; seul l'arc oriental subsiste aujourd'hui.
La nef compte trois travées ; la voûte en berceau est portée par des arcs doubleaux retombant sur des pilastres. Une porte a été percée au XVIIe siècle dans la troisième travée. Au nord de la dernière travée subsiste la trace d'une litre funéraire interrompue par un blason. L'autel est attribué à un décor préroman de facture wisigothique.