Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre, située à Moulins dans l'Allier, est l'ancienne église du couvent des Carmes, fondé au XIVe siècle sur l'emplacement d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Pitié. Elle est dédiée à saint Pierre et dépend pour le culte du diocèse de Moulins. L'édifice comprend une nef de cinq travées ouvrant sur des chapelles latérales, la première travée formant un narthex, ainsi qu'un chœur et une abside polygonale. À la fin du XVe siècle, l'abside fut dotée de travées latérales prolongeant les chapelles et, au sud, on y ajouta trois nefs de deux travées chacune. Au XVIe siècle, le clocher fut construit, séparé de la façade par une tourelle d'escalier à vis. Au XVIIe siècle, on aménagea à l'ouest du chœur une grande chapelle rectangulaire de quatre travées réparties en deux vaisseaux pour les offices des carmes. Les cinq travées de la nef et la travée droite du chœur sont couvertes de voûtes d'ogives avec formerets et lierne longitudinale ; la première travée de la nef conserve une clôture du XVIIe siècle. Les trois pans de l'abside s'ouvrent par des arcs modifiés au XVIIe siècle lors de l'installation d'un décor de style classique, composé de couples de colonnes corinthiennes supportant un fronton brisé, appliqué sur des parties ajoutées à la fin du XVe siècle. Il s'agit d'un chœur des religieuses raccordé à l'édifice primitif, qui illustre l'architecture du début du XVIe siècle. Établi hors des remparts dans le faubourg sud, le couvent fut saccagé en 1384 par des bandes anglo-bourguignonnes, reconstruit au XVe siècle grâce aux dons de la duchesse Anne, puis ravagé en 1562 par les huguenots qui transformèrent l'église en écurie. Les carmes furent chassés en 1790 et l'église devint paroissiale au début du XIXe siècle sous le vocable de saint Pierre. Le clocher, détruit à la Révolution, fut reconstruit en 1809 puis rebâti en 1900 car il menaçait ruine. La chapelle Notre-Dame-de-Pitié conserve une piéta en bois doré du XVIe siècle et une mise au tombeau en stuc du XIXe siècle. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 18 mars 1986. Les obsèques de François de Grossouvre y furent célébrées le 11 avril 1994.
