Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre, située à Parné-sur-Roc en Mayenne, est une église catholique inscrite au titre des monuments historiques en 1998. Elle occupe le bourg, en bordure de la route départementale 103, sur un roc dominant l'Ouette. Une voie romaine passant à Entrammes, remplacée au Moyen Âge par un itinéraire important appelé chemin valais, reliait Tours au Mont-Saint-Michel et a contribué à l'implantation locale. L'église est citée dès 1030 et aurait été édifiée sur un ancien cimetière mérovingien; elle aurait pu être d'abord en bois. La construction de l'édifice actuel débute au XIe siècle; la nef, dont le mur nord est caractéristique du premier âge roman, est le vestige principal de cette phase. La tour du clocher, entièrement en pierre et couronnée d'une pyramide de pierre, a été élevée au XIIe siècle; c'est le seul clocher-porche roman conservé en Mayenne ainsi que la seule flèche romane couverte en pierre. Deux chapelles seigneuriales formant transept sont ajoutées à la fin du XVe siècle. Une fondation de prieuré projetée en 1120 n'a pas été réalisée. À la fin du XIXe siècle, la sacristie est édifiée en 1890 par l'architecte lavallois Eugène Boret contre le mur sud de la nef, puis en 1895 l'architecte Georges reconstruit le chœur et ajoute une absidiole à chacune des chapelles du transept. Lors de travaux en 1952, des peintures murales datées du XVIe siècle ont été découvertes sur les deux murs de la nef. La chapelle nord abrite une Descente de Croix en terre cuite attribuée à Pierre Biardeau (1668), provenant du retable de la chapelle des Calvairiennes de Mayenne et acquise par le curé Théodore Fourneau; cette œuvre, un tableau de 1622 représentant la Vierge remettant le rosaire à saint Dominique et une cloche du XVIIIe siècle sont classés à titre d'objets. Les fonts baptismaux consistent en une cuve en marbre à trois compartiments et la chaire, datée de la première moitié du XVIIIe siècle, est en calcaire polychrome. Les voûtes du chœur sont peintes et représentent l'Annonciation, l'Eucharistie et la Trinité; la charpente en bois avait été recouverte de plâtre jusqu'en 1985. Lors de la restauration de 2007, deux nouvelles peintures ont été mises au jour : un saint Christophe du XIIIe siècle sur le mur sud de l'entrée du clocher et, sur le mur sud de la nef, une scène du XVIe siècle montrant une messe de saint Martin avec trois femmes et un diable. Les fresques découvertes en 1952 comprennent, sur le mur nord de la nef, Notre-Dame des Douleurs, saint Jérôme, l'atelier des saints Crépin et Crépinien, le Christ ressuscité et saint Joseph tenant l'Enfant-Jésus; sur le mur sud figurent la messe de saint Martin, saint Tugal et les saints Côme et Damien. L'embrasure d'une fenêtre romane a conservé un décor médiéval qui devait autrefois orner toute la nef. Le plan de l'édifice est basilical simple à nef unique, comparable à celui de l'église Saint-Pierre-le-Potier de Laval, et le portail du clocher-porche s'ouvre par une triple voussure. Les chapelles du XVe siècle sont éclairées par des fenêtres flamboyantes et le pignon sud porte des figures animales. À l'extérieur, au niveau de la chapelle sud, un calvaire monumental est daté du 20 janvier 1886.