Église Saint-Pierre de Saint-Julien-du-Sault dans l'Yonne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Renaissance et néo-Renaissance Architecture gothique flamboyant

Église Saint-Pierre de Saint-Julien-du-Sault

  • 1 Rue de l'Église
  • 89330 Saint-Julien-du-Sault
Église Saint-Pierre de Saint-Julien-du-Sault
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Crédit photo : Convivial94 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIVe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Eglise : classement par liste de 1840

Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre

L'église Saint-Pierre de Saint-Julien-du-Sault, dans l'Yonne, est une ancienne collégiale dépendant pour le culte de la paroisse Sainte-Alpais de l'archidiocèse de Sens-Auxerre. L'édifice a été inscrit à la première liste des monuments historiques puis classé en 1840. De plan en croix latine, il mêle des éléments du XIIIe siècle et de la Renaissance : trois nefs ogivales avec collatéraux autour du chœur ; la longueur du vaisseau est de 54,60 m, la largeur aux nefs de 19,85 m, la largeur au maître-autel de 19,75 m, la hauteur de la voûte de la nef de 19,05 m et la hauteur au maître-autel de 21,45 m. Jules Verne l'a qualifiée de « remarquable église gothique » ornée de belles verrières et classée parmi les monuments historiques.

L'église a été érigée par l'archevêque de Sens Henri Ier Sanglier entre 1122 et 1142, sa présence à Saint-Julien-du-Sault étant attestée en 1136 ; Guillaume de Champagne et Guy de Noyers poursuivirent les travaux et en firent une collégiale en 1171 avec un chapitre de dix chanoines. Les travaux se sont poursuivis au XIIIe siècle — la date 1205 est gravée dans la clé d'une basse voûte — et les plans s'inspiraient en réduction de ceux de la cathédrale de Sens. L'édifice a été incendié pendant la guerre de Cent Ans.

La restauration a commencé sous l'archevêque Tristan de Salazar (1475-1519), qui fit édifier le clocher, puis se poursuivit à la Renaissance sous le cardinal Louis de Bourbon-Vendôme (1536-1557), qui éleva le chœur et amorça le transept ; la date 1566 et le nom Tristan Godon, inscrits sous le jambage d'une fenêtre, pourraient désigner l'architecte. Après la mort du cardinal, de nombreux travaux furent interrompus et le chœur resta dans l'état où on le voit aujourd'hui. Le clocher, de plan carré et haut de 53 mètres, date du XVIe siècle et devait être remplacé par une tour placée de l'autre côté du portail ; plusieurs parties prévues, comme la grande arcade de la première travée du bas-côté sud, sont restées inachevées et la nef est plus courte que le projet initial.

Jusqu'en 1773 le chœur était réservé aux chanoines tandis que la nef servait d'église paroissiale ; la construction et l'entretien de la nef incombaient d'abord aux paroissiens, puis à la fabrique et, depuis 1905, à la commune. Le chapitre des chanoines fut supprimé en 1773 et l'église devint intégralement paroissiale. Sous la Terreur, l'édifice fut dévasté et transformé en Temple de la Raison de mars 1794 à mai 1800.

Plusieurs campagnes de travaux et d'aménagements ont marqué l'histoire moderne du monument : en 1778 on retira les fleurs de lys en plomb surmontant le toit, en 1782 on fit repeindre en faux marbre des piliers derrière l'autel, et en 1784 l'assemblée paroissiale organisa diverses réparations notamment des vitraux et des murs du cimetière ; un corps de garde fut construit contre la façade en 1789 et, à la fin du XVIIIe siècle, les stèles des chanoines et les grilles séparant le chœur de la nef furent retirées. En 1809 le Sénat autorisa exceptionnellement la commune à lever une imposition pour l'entretien de l'église, et en 1814 la municipalité installa une cabine pour une pompe à incendie, alors que la toiture de la grande nef fut refaite en 1826 et que la cloche Antoinette fut intégrée au clocher.

L'abbé Girard mena d'importants travaux au XIXe siècle : ajout puis remplacement des appuis et rampes d'accès entre 1836 et 1850, remise en état de la toiture du chœur, transfert et mise en place de statues provenant de l'église et de Saint-Thibault de Joigny, et conservation des inscriptions révolutionnaires par un recouvrement protecteur. La sacristie fut déplacée en 1888 dans la chambre basse du clocher ; en 1898 un autel Saint-Joseph fut installé puis retiré sur demande du préfet. Une campagne de restauration majeure débutée en 2009 a concerné la charpente, la couverture, le chœur et le déambulatoire pour un coût de 1 853 097 euros financé à hauteur de 40 % par la Direction générale des Affaires culturelles, 40 % par le conseil général et par la commune, et la restauration de l'orgue a représenté 382 000 euros.

La collégiale a été le cadre de cérémonies variées : Te Deum et manifestations militaires sous Louis XV, inhumations d'officiers, la messe pour la levée de la milice bourgeoise en juillet 1789, le Te Deum du 2 décembre 1804 pour le sacre de Napoléon Ier, le baptême célébré en 1811 et diverses cérémonies au XXe et XXIe siècles, dont la bénédiction de l'orgue Renaissance par l'archevêque Yves Patenôtre le 22 octobre 2011.

À l'extérieur, l'abbé Girard fit placer dans des niches des statues de saint Blaise, saint Sébastien et plusieurs figures provenant de Saint-Thibault de Joigny, dont sainte Apolline. À l'intérieur, le chœur, commencé au XIIIe siècle, présente des chapiteaux du XVIe siècle décorés de guirlandes et d'anges ; on distingue encore les traces d'une galerie de circulation au niveau des fenêtres hautes. La gloire marquée du tétragramme YHWH, autrefois au-dessus de l'ange doré du chœur, a été transférée au-dessus des fonts baptismaux vers 1900 par les Beaux-Arts. Le déambulatoire comporte six travées droites et cinq travées à l'abside, voûtées en ogive et complétées par cinq chapelles, et le sanctuaire conserve un pavement en carreaux octogonaux de terre cuite ; lors de restaurations récentes on a mis au jour des carreaux dont le poinçon et la datation renvoient à d'autres découvertes conservées à la Cité de la céramique de Sèvres et à Versailles.

Dès l'origine l'église comprenait sept chapelles — Saint-Georges-et-Saint-Maur, Saint-Nicolas, Saint-Blaise, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Michel, du Saint-Esprit et Notre-Dame-des-Anges — ; en 1706 l'archevêque de Sens supprima des prébendes et des chapelles, dont les revenus furent annexés à la mense capitulaire, elle-même supprimée en 1773. Au milieu du XIXe siècle on dénombre cinq chapelles encore en usage et la confrérie de la Sainte-Vierge participa à l'aménagement de la chapelle du Rosaire, tandis que des donations et réaménagements, notamment en 1843-1845, modifièrent le mobilier et la dénomination de certaines chapelles.

L'intérieur conserve plusieurs tableaux notables, parmi lesquels Notre-Dame du Rosaire (XVIIe siècle), un Saint Hubert (fin XVIe siècle) représenté sous les traits d'Henri IV, Hérodiade recevant la tête de saint Jean-Baptiste (fin XVIIIe siècle) et une Assomption (XVIIIe siècle). Les vitraux, datés du XIIIe et du XVIe siècle, offrent de nombreux récits de la vie des saints et témoignent de l'intérêt de saint Louis pour la collégiale ; plusieurs panneaux sont attribués au Maître d'Isaïe et d'autres à Jean Cousin l'Ancien, et d'importantes campagnes de restauration ont eu lieu au XIXe siècle, avec des interventions recensées entre 1849-1850 et 1881-1887.

Le grand orgue Renaissance, dont le buffet porte la date 1568, a subi de multiples restaurations et sa partie instrumentale est classée au titre des objets par les Monuments historiques depuis 1978 ; il a été restauré et remonté en 2011 par le facteur Bertrand Cattiaux, qui a mis au jour des parchemins, des polychromies et une statue de saint Julien. L'orgue de chœur, offert peu avant 1914 et construit par Louis Debierre, a lui aussi fait l'objet de plusieurs restaurations et figure au patrimoine des affaires culturelles de Bourgogne.

La collégiale possède cinq cloches : la plus grosse, dite Jacques, bénie le 7 juillet 1791 et conservée comme cloche civique, et d'autres qui furent fondues en 1792 pour la fabrication de canons, puis remplacées ou refondues au début du XIXe siècle, donnant notamment les cloches Pauline-Félicité, Louise-Henriette et Augustine-Savinienne, auxquelles s'ajouta la cloche Antoinette en 1826. Enfin, les soubassements intérieurs conservent de nombreux graffitis, pour la plupart datés de la fin du XVIIe siècle, qui portent noms de familles, traces de réfugiés, dates et dessins divers et constituent des témoignages de la vie locale.

Liens externes