Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église paroissiale Saint-Pierre, située à Saint-Pierre-d'Oléron en Charente-Maritime, appartient au diocèse de La Rochelle et Saintes et rassemble des éléments d'époques variées. D'origine romane, l'édifice conserve quelques vestiges du XIIe siècle, notamment une pile rectangulaire et les bases d'un arc dans le croisillon nord. Il a été largement endommagé pendant les guerres de Religion et ne semble rétabli qu'en 1623, puis fait l'objet d'une reconstruction au XVIIe siècle dans un style qualifié de « Contre-Réforme ». La façade ouest, reconstruite au XVIIIe siècle dans un registre néo-classique à deux niveaux ornés de pilastres et d'ailerons, et la tribune de l'orgue sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 1988 ; plusieurs tableaux et éléments de mobilier bénéficient par ailleurs de protections détaillées et l'ensemble est répertorié comme site archéologique. Le clocher, daté de 1776 et réalisé par Jean Denis fils de Cognac, est octogonal et supporte une plate-forme d'observation ; une inscription intérieure rappelle le nom de l'appareilleur et la date de l'ouvrage. Cette tour peinte en blanc sert aussi d'amer et offre, depuis sa plate-forme, un panorama sur l'île d'Oléron, les îles d'Aix et de Ré et l'estuaire de la Charente. Des travaux d'agrandissement menés au XIXe siècle, notamment sous la direction de l'architecte diocésain Antoine Brossard dans le troisième quart du siècle, ont consisté à greffer des bas-côtés latéraux et à surélever le clocher, doublant la capacité d'accueil de l'église. La nef, flanquée de deux bas-côtés, forme avec le transept et l'abside une croix latine ; la nef est divisée en travées couvertes de voûtes d'arêtes en matériaux légers et décorées d'un faux appareillage figurant des croisées d'ogives (1890). La croisée du transept et le chœur sont couverts en charpente, les chapelles latérales du chœur présentent des voûtes en plâtre néo-gothique, et le mur du chevet porte un Christ crucifié d'inspiration baroque. La chapelle de la Vierge est ornée de fresques de Nicolas Greschny, qui mêlent scènes religieuses, paysages et représentations de la vie quotidienne oléronaise dans un style proche de l'icône orthodoxe. Des baies en arc brisé abritent des vitraux de style académique illustrant des épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Au-dessus du porche, la large tribune ornée d'une balustrade en fer forgé du XVIIIe siècle accueille l'orgue ; deux chapelles latérales bordent l'entrée, dont celle de gauche où se trouve une reproduction du gisant d'Aliénor d'Aquitaine, qui accorda une charte communale et divers privilèges aux insulaires en 1199. Parmi les pièces de mobilier et les œuvres protégées figurent de nombreux tableaux (L'apparition de la Vierge de la Salette, La mort de saint Joseph, Le reniement de saint Pierre, Le ravissement de saint Paul, Le Christ en croix, Le baptême du Christ, L'Immaculée Conception, Ecce Homo, La mise au tombeau), plusieurs reliquaires (notamment de saint Jean-Baptiste, de la Vraie-Croix et de sainte Catherine de Sienne), des ostensoirs, des ciboires, des lustres, un chemin de croix, un fer à hostie, des chandeliers, une chaire, un confessionnal, l'orgue de tribune, ainsi qu'un ex-voto représentant le navire « Le Jean Bart » et d'autres objets liturgiques. Enfin, des vestiges romans tels que des arcs et une colonne subsistent dans le transept, témoignant de la longue histoire architecturale de l'édifice.