Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre, parfois nommée Saint-Pierre-aux-Liens, Saint-Pierre-les-Liens ou Saint-Pierre-ès-liens, se situe à Varzy dans le département de la Nièvre. Une église Saint-Pierre existait déjà avant le Xe siècle : l'évêque d'Auxerre Gaudry fit rebâtir à ses frais plusieurs églises en ruines à Varzy, dont Saint-Pierre. Après une période de désordre liée à la vacance du siège épiscopal à la fin du XIe siècle, le vénérable Humbaud reprit l'église des mains de laïcs qui lui contestaient des droits. En 1202, Hugues de Noyers donna la cure de Saint-Pierre au chapitre de Sainte-Eugénie de Varzy. Guillaume de Grez aurait dédié l'église en 1280 selon une geste des évêques, mais une inscription en bronze trouvée dans l'église contredit cette affirmation. La cure fut unie au chapitre de Varzy par François I er de Dinteville puis séparée de nouveau en 1660 par Pierre de Broc. À l'époque médiévale la vigne était largement cultivée dans la région et les chanoines percevaient le douzième de la production ; ils conservaient leur vin dans la « cave banvin » située sous la place du Marché, devant le chevet de Saint-Pierre. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1862.
Architecturalement, l'église est représentative de l'art gothique rayonnant ; elle présente deux clochers, une nef organisée en trois niveaux et six travées. Le mobilier comprend une belle grille monumentale datée de 1730, un triptyque du XVIe siècle, des œuvres illustrant la Passion du Christ et un ensemble du XVIIe siècle consacré à la vie et au martyre de saint Pierre. On y conserve aussi une sculpture polychrome en pierre de sainte Eugénie d'Alexandrie, datée du XVIe siècle, provenant de la collégiale Sainte-Eugénie de Varzy ; cette statue, décapitée puis restaurée et retrouvant sa polychromie, a été présentée à une exposition d'art médiéval à Bratislava en 1979 et a été classée au titre des objets mobiliers en 1903. Parmi les autres éléments figurent un placard dont les vantaux sont peints de scènes de la flagellation, de la Passion et de la vie de saint Pierre, ainsi que le retable du maître-autel représentant la légende de sainte Eugénie. Les trésors venus de la collégiale Sainte-Eugénie furent volés en 2002 ; ils ont été retrouvés et placés dans l'une des deux sacristies de 1869, aménagée en pièce de haute sécurité en 1975.
L'église est ouverte tous les jours.
