Église Saint-Pierre de Vendeuvre-sur-Barse dans l'Aube

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique

Église Saint-Pierre de Vendeuvre-sur-Barse

  • 5 Rue de l'Houzotte
  • 10140 Vendeuvre-sur-Barse
Église Saint-Pierre de Vendeuvre-sur-Barse
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Crédit photo : Havang(nl) - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Eglise : classement par arrêté du 6 juillet 1907

Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre

L'église Saint-Pierre et Saint-Paul se trouve au 27, rue de l'Houzotte à Vendeuvre-sur-Barse, dans l'Aube. Elle succède à une ancienne église placée sous le vocable de la Trinité, détruite lors des guerres du XVe siècle et située près de l'angle des routes de Troyes et de Bar‑sur‑Seine. L'édifice actuel, dédié à saint Pierre et saint Paul, a été édifié entre 1510 et 1530 sur un terrain offert par Charles II d'Amboise ; le curé Jean de Montlucin semble avoir imposé les plans et les seigneurs de Vendeuvre ont contribué au financement, complété principalement par le prieur chargé de la perception de la dîme, tandis que les paroissiens peinaient à payer leur part. En vingt ans, les constructeurs élevèrent un vaisseau homogène entouré d'un cimetière ceint d'un mur d'enceinte percé de poternes et muni de meurtrières, lui conférant un caractère presque fortifié. L'église illustre la transition entre un gothique finissant et des accents de Renaissance, avec un plan en croix latine et des proportions remarquables : la nef mesure 53 m de longueur, 21 m de largeur et le transept 34 m. Elle est dominée par une tour à caractère défensif coiffée d'une flèche élancée de 55 mètres. Le transept a une double travée ; la nef comprend deux collatéraux et trois travées, et l'abside à trois pans est précédée d'une travée de chœur. Le portail nord‑est, de style de transition, associe lignes renaissantes et décors antérieurs ; à sa droite, une Pietà en chêne polychrome et doré du XVIe siècle est protégée par un petit édicule couvert d'essentes en châtaignier. La voûte de la nef présente un réseau d'ogives à nervures multiples, liernes et tiercerons propres au gothique flamboyant, formant des voûtes en étoiles ; arcs doubleaux, ogives et tiercerons s'appuient directement sur des piliers sans chapiteaux. Certains piliers sont cylindriques avec une base polygonale, d'autres sont composés de colonnes engagées dessinant en coupe quatre demi‑cercles reliés par des arcs tangents, tandis que les bas‑côtés sont couverts de voûtes d'ogives simples. Au XVIIIe siècle, un coup de foudre détruisit la couverture et la charpente du clocher ; la tour fut reconstruite et reçut alors un petit clocher secondaire. La Révolution provoqua la perte des cloches ; la chaire de l'abbaye de Clairvaux fut installée en 1793 et le curé Jean‑Baptiste Blampoix, prêtre assermenté, fut élu évêque du département de l'Aube et consacré à Notre‑Dame de Paris, mais son autorité resta contestée et son ministère prit fin sur ordre du Premier Consul Bonaparte. En 1861, quatre cloches fondues à Robécourt garnirent le clocher : Célestine (2 500 kg), Marie (1 800 kg), Angélique (1 700 kg) et Constance (1 500 kg). En juin 1940, un incendie provoqué par une citerne d'essence touchée près du portail embrasa la toiture ; les voûtes s'effondrèrent ensuite sous les pluies et gelées de l'hiver 1940‑1941, à l'exception de celles du transept, et la restauration s'acheva par la réouverture au culte le 17 février 1963. L'église est classée monument historique depuis le 6 juillet 1907.

Le mobilier compte aujourd'hui trois autels : le maître‑autel resté en place, l'autel de la Vierge installé à l'emplacement de l'ancien autel de saint Nicolas, et le retable de saint Jean‑Baptiste transféré sur l'emplacement de l'ancien autel de saint Hubert ; un autel de concélébration orienté vers l'assemblée a été ajouté après le concile Vatican II. Le retable du maître‑autel, de grande qualité, est traditionnellement attribué au sculpteur François Girardon ; il porte un tableau central signé Claude Velut représentant le jugement de saint Pierre et s'encadre de colonnes et pilastres en marbre avec une corniche corinthienne qui porte le cartouche latin "QUAE, DE MANU TUA ACCEPIMUS, DOMINE DEDIMUS TIBI" et un attique peint figurant le Père éternel, daté 1649. La tradition locale rapporte que Girardon aurait acquitté la dette des habitants et demandé à inscrire une devise sur l'autel ; des inscriptions latines indiquent également l'achèvement de l'autel et la mention "N. Collignon 1649", ce dernier étant sans doute l'auteur des éléments en marbre. Le tabernacle en bois sculpté, provenant de l'ancien retable de saint Jean‑Baptiste, date de la fin du XVIIe siècle.

L'autel de la Vierge, dans le transept nord‑est, repose sur un retable daté de 1539 réalisé par Nicolas Halins dit le Flamand ; il comporte trois statues du XVIe siècle — la Vierge à l'Enfant et saint Nicolas en calcaire, et saint Pierre en plâtre — avec des inscriptions latines et des traces de polychromie, tandis que l'autel, le tabernacle et les gradins sont des ajouts du XIXe siècle. L'autel de saint Jean‑Baptiste, dans le transept sud‑ouest, forme un ensemble monumental en chêne taillé du baroque final, avec colonnes torses corinthiennes ornées de feuilles de vigne et de grappes ; la toile de baptême originelle a été remplacée par une scène du martyre de saint Blaise et l'attique comporte un panneau octogonal représentant le Baptême du Christ. La chaire en chêne, provenant de l'abbaye de Clairvaux, date de 1703 ; installée à Vendeuvre en 1793 pour échapper aux confiscations, elle présente une cuve hexagonale entourée de panneaux sculptés représentant des saints dominicains, un abat‑voix à six pans orné d'un ange et d'une colombe symbolisant le Saint‑Esprit, ainsi qu'une riche ornementation de guirlandes et d'angelots ; l'escalier fut ajouté après son installation à Vendeuvre. Du banc‑d'œuvre subsiste uniquement le haut dossier, daté de 1539 et taillé dans la pierre ; il présente au premier niveau un bas‑relief en terre cuite représentant la Cène réalisé par la manufacture d'art chrétien de Vendeuvre, trois niches avec saint Pierre, sainte Marie‑Madeleine (ou sainte Marthe) et saint Sébastien, une lucarne à balustres avec une Descente de Croix en haut‑relief et les armoiries des Amboise et des Rochefoucauld‑Barbezieux, le tout surmonté d'un petit édicule et flanqué de deux statuettes du XVIe siècle.

L'orgue de tribune fut détruit lors de l'incendie de 1940 ; remplacé par un instrument acquis auprès des établissements Michel‑Merklin & Kuhn et complété par des tuyaux anciens, il comprend huit jeux sur deux claviers et pédalier avec une boîte expressive ; Guy Lambert en inaugura l'usage lors de la réouverture de 1963, et un plein‑jeu fut ajouté vers octobre 1964. L'église conserve deux jeux de fonts baptismaux : les premiers attribués au XVIe siècle comportent une cuve en pierre rehaussée de marbre et un bassin en plomb divisé, avec la date 1653 gravée sur la cuve et des monogrammes sur le socle ; les seconds, du XXe siècle, proviennent de la manufacture d'art chrétien de Vendeuvre et furent offerts par la famille Nicot pour la chapelle provisoire après 1940.

Une importante série de tableaux peints sur bois, datée de 1627 et exécutée par Joachim Duviert, représente treize des mystères du Rosaire ; d'autres œuvres datées des XVIe et XVIIe siècles ornent la nef, tandis qu'un Christ en croix du XXIe siècle a été offert par Jacques Demotier. Les sculptures couvrent plusieurs périodes : une Vierge à l'Enfant à la colombe des XIIIe‑XIVe siècles, des statues et bas‑reliefs du XVIe siècle en pierre, et des statues en terre cuite du XXe siècle issues de la manufacture locale ; en 2025, cinq statues en bois probablement du XVIe siècle ont été redécouvertes. Le chemin de croix se compose de quatorze stations en terre cuite de la manufacture de Vendeuvre, chacune fixée sur un support en bois surmonté d'une petite croix. L'église conserve quatre lustres néogothiques en bronze et cristal, des vestiges de litres funéraires au sommet des piliers de la nef et des vitraux contemporains réalisés en 1963 par le maître‑verrier Max Ingrand, qui remplacent les verrières anciennes perdues en juin 1940 et figurent notamment l'Eucharistie, de grands anges thuriféraires, les clés de saint Pierre, l'épée avec l'inscription "Spiritus Gladius" en référence à saint Paul, des motifs symboliques et, dans l'oculus du fond, Marie protégeant un paysan au Val Suzenay. L'ensemble témoigne d'une riche histoire architecturale et artistique, marquée par des restaurations successives et la présence d'œuvres provenant tant de la manufacture locale que d'attributions et traditions locales.

Liens externes