Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre est une église catholique située au cœur de Villegouge, en Gironde, sur la route départementale D138 entre Galgon et Lugon. D'origine romane, elle dépendait de l'abbaye de Saint-Sauveur de Blaye, puis du couvent des pères minimes de Bordeaux. La construction remonte au XIIe siècle et présente un style roman tardif, en moyen appareil régulier et avec un décor sculpté caractéristique de l'époque. Le chevet est plat et percé de trois baies. La nef, voûtée en berceau, compte quatre travées dont les deux premières à l'est datent de la fin du XIIe siècle. Les bras du transept sont formés par deux chapelles à absidiole voûtées sur croisées d'ogives. L'abside est semi-cylindrique et surmontée d'un toit en demi-cône. Le clocher est placé sur la façade nord de la nef. Le portail est qualifié de roman et peut être daté du XIIIe siècle ; il est par ailleurs décrit comme datant du XVe siècle, encadré de deux contreforts et pourvu de cinq voussures en arc brisé retombant sur de courtes colonnes à chapiteaux sculptés aujourd'hui très dégradés, surmonté d'une corniche simple et d'un mur plat. L'édifice a été fortement remanié aux XVIIIe et XIXe siècles. Au XVIIIe siècle, la façade ouest a été refaite et un bas-côté nord de quatre travées a été construit, communiquant avec la nef par trois arcades en plein cintre ouvertes dans le mur nord. En 1875, sous l'impulsion du cardinal Donnet et grâce au mécénat de Pierre Latour du Moulin, d'importants travaux sont entrepris : destruction du bas-côté nord, du porche et de la sacristie ; adjonction de deux chapelles à absidiole sur la quatrième travée de la nef ; construction d'un chœur voûté en cul-de-four dans le prolongement de la nef. Les nouveaux éléments furent ornés dans le style roman du XIIe siècle, avec baies et corniche, tandis que les murs de la nef furent surhaussés, et que la charpente, les voûtes et le haut du clocher furent reconstruits. Une pierre tombale de la famille Latour du Moulin, intégrée au mur extérieur sud, porte une inscription datée de 1873 et indique l'importance locale de cette famille ; elle abrite notamment Pierre-Célestin Latour du Moulin, son père Pierre, son oncle Evariste et son grand-père Jean. Pierre-Célestin Latour du Moulin finança la reconstruction de l'église et fit figurer son saint patron (Saint Célestin), celui de son épouse (Saint Edme) et celui de son père (Saint Pierre) dans des vitraux où le visage de ce dernier reprend les traits de son père. La tribune est couverte d'une haute voûte en arc brisé, avec arcs latéraux sous corniche et fenêtres romanes. La nef, outre la travée de la tribune, comprend deux travées à arcs doubleaux retombant sur des colonnes doubles aux chapiteaux feuillagés du XIIe siècle. Les chapelles s'ouvrent par un très haut arc gothique et sont couvertes par des croisées d'ogives reposant sur des colonnes aux chapiteaux ornés ; le fond de l'autel est en cul-de-four. Le chœur s'ouvre par un haut arc triomphal brisé reposant sur des colonnes aux chapiteaux décorés, suivi d'une voûte en berceau brisé et d'un nouvel arc brisé ; l'abside est en cul-de-four et percée de trois baies romanes. Le mobilier comprend un autel central néo-roman, une chaire à colonnes colorées à cuve ornée de facettes colorées, deux petites statuettes de la Vierge en plâtre peint dans la chapelle nord, un moulage en relief d'une mise au tombeau devant l'autel et un confessionnal en chêne sculpté par le frère Eusèbe daté de 1880. Les vitraux, datés de la fin du XIXe siècle et exécutés par l'atelier bordelais Gustave Pierre Dagrant en 1891, ont été offerts par plusieurs familles locales et représentent notamment Saint Simon Stock, Saint Edme, Saint Célestin, Saint Dominique, Saint Pierre, Sainte Jeanne de Valois, Sainte Anne, Sainte Thérèse et Saint Joseph. Le portail a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 1er décembre 1908.
