Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou
L'église catholique Saint-Pierre-du-Gros-Caillou se situe au 92, rue Saint-Dominique, dans le 7e arrondissement de Paris. Quand le Gros-Caillou devint un bourg important, on envisagea d'y établir une succursale de Saint-Sulpice ; le projet débuta en 1652 mais rencontra de nombreux obstacles. La première pierre fut posée le 19 mars 1733 ; l'édifice fut béni sous le titre de l'Assomption de la Sainte Vierge et nommé par les habitants Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance, tandis que l'archevêché l'enregistra comme Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, succursale de Saint-Sulpice. Il devint bientôt église paroissiale. En 1775 on le reconstruisit sur un plan plus vaste d'après les dessins de l'architecte Chalgrin, mais les travaux restèrent inachevés au moment de la Révolution et l'édifice fut démoli. Une nouvelle église fut élevée en 1822 sur le même emplacement et sous le même nom ; l'ouvrage, d'une belle simplicité, est dû à l'architecte Godde. La dépouille de Jean‑Sylvain Bailly, premier maire de Paris en 1789, repose sous le dallage de l'église. Les confessionnaux ont été dessinés par Victor Baltard en 1854. En 1971, les architectes Paul Vimond et Claude Petit réalisèrent la chapelle de la Vierge.
Le grand orgue de tribune a connu plusieurs instruments successifs : un orgue Merklin d'environ 1850, vendu en 1926 et installé à l'église Saint-Jacques de Saint-James, où il fut détruit en 2017 après restauration ; puis un orgue Mutin‑Convers de 1925, restauré par Victor Gonzalez en 1933 et 1955, dont l'emplacement en retrait et les variations de température posaient des problèmes d'accord et contribuèrent à son remplacement. Un orgue neuf de style néoclassique, construit en 1976 par Danion‑Gonzalez en reprenant partiellement la tuyauterie de l'instrument Convers, est depuis en place ; il a été restauré par Bernard Dargassies en 2000 puis accordé et dépoussiéré après les travaux de l'église en 2017–2018. L'instrument actuel comprend trois claviers de 56 notes, un pédalier de 32 notes et 47 jeux ; les registres sont à traction électrique et les notes à traction électro‑pneumatique. L'orgue de la chapelle, construit par Danion‑Gonzalez en 1972, comporte trois claviers de 61 notes, un pédalier de 32 notes et 25 jeux (22 réels) ; registres et notes sont à traction électrique. Parmi les titulaires, Noëlie Pierront fut organiste de 1929 à 1970, suivie par Gérard Letellier de 1970 à 2006, puis par Renaud Vergnet depuis 2006.
Le clocher abrite une sonnerie de quatre cloches de volée fondues le 18 mars 1993 par la fonderie Paccard et baptisées le 16 mai 1993 : Clémence (Fa3, 800 kg), Constance (La3, 445 kg), Patience (Si♭3, 340 kg) et Prudence (Do4, 275 kg). L'ancienne cloche Louise‑Sophie (La3, 320 kg), fondue en 1826 par Hildebrand et baptisée le 17 avril 1827, est conservée posée au sol à l'intérieur de l'église.
L'église conserve plusieurs tableaux et œuvres : Le Christ tenant un enfant sur les genoux de Joseph Chabord (1840), Saint Pierre libéré de prison de Bernard Gaillot (1834), Saint François méditant dans la solitude de Jean‑Baptiste Marie Pierre (chapelle du Saint‑Sacrement), Le baptême du Christ d'Alexandre Desgoffe (chapelle baptismale) et La Pietà de Charles Dugasseau (transept droit). Antoine de Vial fut curé de 1986 à 1995 et procéda au baptême des nouvelles cloches ; Alain Castet, futur évêque de Luçon, occupa la charge de 1995 à 2003, Richard Escudier fut curé de 2009 à 2021 et le père Jacques de Longeaux lui a succédé.
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