Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-ès-Liens
L’église Saint-Pierre-ès-Liens de Nègrepelisse, située dans le département de Tarn-et-Garonne, est un édifice catholique implanté au cœur de la bastide, à l’intersection entre l’ancienne porte Saint-Blaise et le centre-ville. Le village ayant été donné aux comtes de Bruniquel, l’abbaye de Moissac y fit construire une première église en 1097 ; l’abbaye la céda à l’évêque de Cahors en 1270. L’édifice fut reconstruit au XVe siècle (1460) ; il fut ensuite occupé par les protestants au XVIe siècle et la deuxième construction fut en grande partie détruite en 1622, à l’exception du clocher et du portail flamboyant. En 1645 l’église fut rebâtie selon un plan à nef unique, chevet plat et chapelles latérales, les bâtisseurs conservant le clocher du XVe siècle. Ce clocher, de plan octogonal et de style « toulousain » comparable à ceux de Caussade et de Montricoux, repose sur un porche ouvert ; sa patine lui confère une teinte particulière. Haut de 49 mètres au-dessus du sol et situé à 145 mètres d’altitude, il a été frappé par la foudre en 1811 selon le registre paroissial. À la fin du XIXe siècle l’église fut entièrement reconstruite sur l’emplacement des précédents édifices par l’architecte Jules Bourdais (travaux menés entre 1866 et 1870) ; la nef fut achevée en août 1869. Bourdais adopta des supports en fonte pour les colonnes, afin d’améliorer la lisibilité de l’intérieur, et l’ensemble s’inscrit dans la tradition du néo-gothique de la seconde moitié du XIXe siècle. Le décor peint fut réalisé par l’abbé Léris en 1902 et un ensemble de vitraux est dû au verrier toulousain Dominique Rigaud. L’édifice comporte aussi une scène de crucifixion peinte par Charles-Henri Émile Blanchard, d’après un tableau analogue de Rubens. L’église Saint-Pierre-ès-Liens est classée au titre des monuments historiques depuis le 11 décembre 2009.