Origine et histoire
L'église paroissiale Saints-Pierre-et-Paul, située à Rosheim dans le Bas-Rhin, est un édifice roman majeur de la route romane d'Alsace du Nord et fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840. La paroisse est mentionnée dès 1050, comme dépendant de l'abbaye de Hesse en Lorraine ; rien ne permet de connaître l'église primitive. Après l'incendie de la ville en 1132, il ne subsiste que l'ancienne tour qui servait de chœur. Les travaux de l'église actuelle se déroulent au milieu du XIIe siècle : les études placent sa construction entre 1140 et 1190, en trois campagnes successives, probablement avec l'appui des Hohenstaufen, empereurs et seigneurs de Rosheim. Un document de 1286 signale l'achèvement de la tour de croisée, dont la croisée du transept et le clocher sont ensuite rehaussés dans un style gothique. À la suite d'un incendie en 1385, la tour est relevée. Vers le milieu du XVe siècle, une sacristie est ajoutée contre l'absidiole nord ; un linteau daté de 1454 sera réutilisé après la démolition intervenue en 1860. La porte d'entrée de la tourelle d'escalier porte la date de 1712. Deux campagnes de restauration importantes ont été menées entre 1859 et 1864, puis en 1968. Une petite chapelle au nord de l'église a été édifiée entre 1829 et 1842. L'édifice, construit en grès rose et jaune autour du milieu du XIIe siècle, conserve une abside particulièrement richement décorée, tandis que plusieurs sculptures ont été abattues ou endommagées lors de la Révolution française. L'intérieur, de dimensions modestes, se distingue par l'harmonie de ses proportions et par le contraste volontaire entre larges assises et pierres plus étroites des murs. L'ornementation principale se concentre sur les chapiteaux sculptés, dont le célèbre "chapiteau à têtes" qui réunit vingt et une figures humaines. L'orgue de 1733, signé André Silbermann, figure parmi les éléments remarquables du mobilier. Parmi les sculptures et sculptures architecturales du site figurent notamment un acrotère du XIIe siècle dit "Chevalier et dragon", des figures de mendiant et de monstre surmontant un homme, ainsi que les décors du chevet roman et le portail sud.