Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Baron (Oise) est un vaste édifice paroissial homogène, principalement construit au XVIe siècle dans le style gothique flamboyant et dominé par un clocher surmonté d'une flèche en pierre attribuée au XVe siècle et haute d'environ 45 m. Elle s'implante sur la place Jeanne-d'Arc au sud, dont le petit parvis et un mur de soutènement surplombent la rue des Fontaines, et une partie de ses façades occidentale, septentrionale et le chevet sont enclavées dans des propriétés privées, empêchant la visite complète du pourtour. Classée parmi les premiers monuments historiques de l'Oise par la liste de 1840, l'église est aujourd'hui rattachée à la paroisse Notre-Dame-de-la-Visitation du Haudouin. Sous l'Ancien Régime Baron dépendait du diocèse de Senlis, et la tradition locale rapporte que Jeanne d'Arc a communié dans l'ancienne église située au même emplacement la veille de l'Ascension de 1429 ; cette mémoire a sans doute contribué au choix de l'édifice lors du classement. La datation avancée dans la base Mérimée aux XIIe‑XIIIe siècles est contestée par la littérature et par l'architecture, qui plaident pour une construction essentiellement xvie ; le clocher, plus ancien que le reste, est toutefois attribué au XVe siècle. L'église a subi des dommages importants pendant la Seconde Guerre mondiale : la toiture, la charpente et des voûtes ont fait l'objet de réparations partielles, tandis que d'autres éléments, comme les orgues, sont restés en l'état, et la détérioration récente des voûtes a motivé une nouvelle campagne de restauration. Le plan est cruciforme avec un chœur aussi long que la nef ; la nef de trois travées flanquée de bas-côtés, un transept largement débordant et une abside pentagonale donnent à l'édifice une silhouette de grande ampleur pour un bourg. La façade méridionale, qui donne sur la place, est la plus richement traitée ; le croisillon sud abrite le portail principal à deux portes et un grand tympan ajouré, tandis que le portail occidental, de style Renaissance, donne sur une impasse et n'est guère employé. Le clocher, percé d'ouvertures abat-son et orné de gargouilles et de pinacles, se termine par une flèche octogonale en pierre aux arêtes décorées. Les murs hauts de la nef et du chœur sont dépourvus de fenêtres hautes, l'éclairage étant principalement assuré par les bas-côtés, le transept et l'abside, ce qui renforce l'homogénéité intérieure. L'intérieur se caractérise par une grande sobriété : absence de chapiteaux, recours systématique à des piliers ondulés et moulures soignées des grandes arcades, proportions harmonieuses et clarté des lignes, ponctuées par des boiseries anciennes. L'ensemble des vaisseaux est voûté en ogives ; la croisée du transept présente des liernes et tiercerons, tandis que la voûte de l'abside se distingue par une clé pendante ornée d'une étoile à sept branches et un réseau de nervures suspendues. Les collatéraux et le chevet offrent des remplages flamboyants variés, tandis que le mur nord montre des moellons moins soignés et des dispositions plus fonctionnelles. Le mobilier compte plusieurs éléments remarquables classés au titre des objets : d'importantes boiseries de chœur en chêne sculpté, provenant de l'abbaye de Chaalis et classées, un retable du maître-autel en bois sculpté et partiellement doré classé plus récemment, ainsi qu'un autel-tombeau et un tabernacle en marbre. Le lambris de chœur, daté de la première moitié du XVIIIe siècle, se compose d'un long ensemble de panneaux et pilastres sculptés représentant évangélistes, symboles bibliques, objets liturgiques et allégories morales avec de courtes légendes latines. Parmi les autres pièces notables figurent une Vierge à l'Enfant en pierre polychrome de grande taille provenant de l'ancienne église et datée du premier quart du XIVe siècle, une statue de saint Paul attribuée à la fin du XIVe ou au début du XVe siècle, des fonts baptismaux stylistiquement rattachés à la seconde moitié du XVIe siècle et un tableau signé Armand Laroche (1868) désormais conservé à la mairie. Plusieurs tableaux et vitraux signalés autrefois ont disparu ou ont été déplacés, et certaines œuvres ont souffert de détériorations et de restaurations successives. Malgré son classement précoce, l'église n'a pas encore fait l'objet d'une monographie complète et certains éléments architecturaux mériteraient une datation plus précise.
