Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul est située à Gallardon, dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. L'examen du portail roman permet de supposer qu'une église de construction romane existait primitivement avant d'être jugée trop petite. La façade, orientée sud-sud-ouest, présente ce portail roman et est flanquée de quatre contreforts entre lesquels s'ouvrent trois baies en arc brisé. Au XIIIe siècle, un chœur surélevé par rapport à la nef a été construit ; il est pourvu d'un triforium soutenu par cinquante-deux colonnes et relié à la nef par une arcade étroite en arc brisé. Le collatéral gauche comprend deux chapelles du XIIIe siècle et deux chapelles du XVIe siècle. Le XVe siècle est représenté par une porte latérale au midi, et des fragments de vitraux des XIIIe, XVIe et XVIIe siècles subsistent dans l'édifice. Le clocher repose sur une tour carrée du XVIe siècle ; sa flèche actuelle est moderne, remplaçant celle détruite par la foudre en 1788. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1862. À l'intérieur, le bas-côté nord donne accès aux chapelles citées et l'église conserve plusieurs éléments de mobilier. Parmi les pièces remarquables figurent un aigle-lutrin en bois sculpté et peint du XVIIIe siècle posé sur une colonne piédestal, et des fonts baptismaux dont la cuve en pierre de Tonnerre porte la date de 1586. Outre les fragments anciens, plusieurs vitraux de la fin du XIXe et du début du XXe siècle complètent l'ensemble ; certains sont signés des ateliers Lorin de Chartres. Ces verrières représentent notamment saint Mathieu, le Sacré-Cœur de Jésus et saint François de Sales (signé Lorin), la mort de Joseph dans le transept sud — accompagnée de l'inscription latine Beati mortui qui in Domino moriuntur —, Salvator mundi et saint Joseph, ainsi que saint Pierre. La statuaire est abondante : on y voit des représentations de la Vierge à l'Enfant, de saint Pierre, de saint Raphaël, de saint Georges terrassant le dragon et des anges en pied sur socle. En 1914, les pierres tombales recensées dans l'église comprenaient celles d'Antoine Heurtault, archer des gardes du corps du roi ; de René Chevrier, maire de Champseru, et de sa femme Michelle Rotier ; de Mathurin Levacher, lieutenant général du bailliage de Gallardon, et de sa femme Louise Duhamel. Y figuraient aussi Antoine Jaret (1554-1587), huissier au Grand Châtelet de Paris, et sa femme Catherine Le Villain (1564-1587), ainsi que Symphorien de Baste (1565-1649), intendant royal de Gallardon. Les autres tombes mentionnées sont celles de Marie Baron (1653-1722), épouse de Jean Garnier ; de Lubine Guiblet (1673-1711), qui légua ses biens à la confrérie de charité de la ville ; de Jean de Turmenyes, curé de Gallardon décédé en 1742 ; et de Georges Darblay, curé mort en 1788. L'église fait partie de la paroisse La Sainte Famille en Voise-Drouette, rattachée au doyenné de la Vallée de l'Eure.