Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, située au centre-bourg de Noth (Creuse) près de la route départementale 74, est bâtie en granit et orientée est-ouest. Elle fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques, inscrite le 1er mai 1933, et appartient à la commune depuis la loi de 1905. La nef et le chœur, couverts de voûtes d'arêtes sur doubleaux, ainsi que les colonnes aux chapiteaux à feuillages, remontent au XIIIe siècle. Au siècle suivant et vraisemblablement au XVIe siècle, l'édifice a été fortifié : un chemin de ronde a été aménagé et le chevet plat surélevé pour former une courtine flanquée de deux tours d'angle en encorbellement, dont l'une comporte une meurtrière et une bouche canonnière. À l'ouest, une troisième travée et le clocher ont été ajoutés au XVIe siècle ; le clocher, qui s'ouvre sur la nef, est décrit comme une coupole sur pendentifs et comme couvert d'un toit à quatre pans. Vers 1864, la troisième travée a été dotée de petites chapelles latérales peu profondes. Les façades nord et sud présentent des alignements de modillons, principalement des têtes humaines, et le portail de style limousin s'ouvre sur la façade sud. L'église dépendait à l'origine de l'abbaye Notre‑Dame de Déols, passa à la prévôté de La Souterraine au XIVe siècle, puis au chapitre de Saint‑Martial de Limoges vers 1750. Le mobilier est abondant : le maître-autel du chœur date de la seconde moitié du XVIIe siècle et la chaire porte la date de 1714. Deux lambris intégrés au mur ouest pourraient remonter au XVIIIe siècle, et un porte‑cercueil date de la fin du XIXe‑début du XXe siècle. Quatre vitraux de la fin du XIXe siècle représentent Notre‑Dame de Lourdes et saint Joseph, saint Pierre, saint Paul, Jeanne d'Arc et saint Antoine de Padoue ; trois se trouvent dans le chœur, un dans la nef, deux sont datés de 1895 et le vitrail central du chœur est signé Louis‑Victor Gesta. Une cuve baptismale et un bénitier octogonaux en granite, de facture difficile à préciser (du Moyen Âge au XVIIIe siècle), côtoient un bénitier d'applique de la fin du XIXe‑début du XXe siècle. Un ensemble statuaire en bois, probablement de la seconde moitié du XVIIe siècle, comprend saint Pierre et saint Paul, saint Jean‑Baptiste, le Christ en croix et la Vierge, saint Roch, la Vierge à l'Enfant et une autre représentation pouvant correspondre à la Vierge ; s'y ajoutent deux anges lampadophores en carton‑romain du début du XXe siècle. On trouve enfin des objets liturgiques du XIXe siècle en métal (calice et ostensoir‑soleil), plusieurs vases en porcelaine des XIXe et XXe siècles et d'autres pièces recensées mais non étudiées, parmi lesquelles deux autels latéraux, deux bancs d'œuvre, une cloche, un confessionnal, vingt chandeliers, un chemin de croix, des croix d'autel et de procession, une dalle funéraire, un harmonium, une pierre d'autel, un poêle, un siège de célébrant, ainsi que deux autres statues, trois vases et deux vitraux.
