Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
L'église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Sarcelles, dans le Val-d'Oise, présente un ensemble architectural remarquable marqué par un clocher roman tardif surmonté d'une flèche en pierre, un portail sud flamboyant richement sculpté et une façade occidentale de style Renaissance conservant un ordonnancement gothique. Le plan est simple et rectangulaire : l'édifice comporte une nef flanquée de bas-côtés et se termine par un chœur à chevet plat, l'ensemble étant voûté d'ogives avec des voûtes flamboyantes à liernes et tiercerons dans la nef. L'origine la plus ancienne conservée est le clocher, daté vers 1130, mais l'intérieur a été profondément remanié au début du XIIIe siècle, lorsque la première travée du chœur et la base du clocher furent reprises en sous-œuvre pour un programme gothique primitif daté autour de 1220. La nef et les bas-côtés ont ensuite été reconstruits à la fin du XVe et au début du XVIe siècle dans un gothique flamboyant pur ; la façade occidentale, de facture renaissante, a été réalisée dans la première moitié du XVIe siècle tout en conservant un rythme encore gothique. L'édifice a été gravement endommagé en 1567 lors des guerres de religion et a bénéficié d'une restauration signalée par une inscription en 1668. La Révolution entraîna la perte du mausolée de Roland de Neubourg ; les marbres furent vendus en 1793, et la statue du seigneur réapparut chez un brocanteur en 1836 avant d'être achetée en 1839. À la fin du XIXe siècle, l'abbé Gallet fit disparaître le mobilier baroque et les dernières stalles, fit poser des vitraux imitant le XIIIe siècle et installa un mobilier néo‑gothique, mais il recouvrit aussi l'intérieur d'un enduit grisâtre qui assombrit fortement l'édifice. Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 25 octobre 1911, l'église n'eut guère de restauration d'ensemble avant une campagne complète menée entre 2014 et 2015 ; travaux, nettoyage et mise en sécurité ont permis de conserver les éléments authentiques sans reproduction systématique des sculptures perdues, et l'édifice fut inauguré lors d'une messe le 28 juin 2015.
L'intérieur offre une architecture de belle qualité : grandes arcades fines et légères, supports ondulés, pénétration des nervures dans les piliers et décor de voûtes soigné, mais l'absence de fenêtres hautes et l'enduit ancien créent une atmosphère sombre qui tranche avec la clarté des élévations extérieures. Le chœur, représentatif du gothique primitif, montre des colonnettes fines, des chapiteaux sculptés de motifs végétaux et un triforium dans la seconde travée, tandis que le chevet s'organise sur trois niveaux avec triplet et rosace ornée d'une frise de feuillages. Le portail sud, en style flamboyant, et le portail occidental, à décor renaissant mêlé d'éléments gothiques, figurent parmi les pièces sculptées les plus remarquables de l'édifice. Le clocher, inscrit dans la série des clochers romans du Vexin et daté autour de 1130, conserve une corniche beauvaisine et des chapiteaux variés ; sa pyramide octogonale en pierre a été refaite vers 1880.
Le mobilier ancien est rare : la dalle funéraire figurée de Jean Soudain et de sa femme, classée au titre des objets, subsiste, ainsi que quelques éléments médiévaux dont un bas-relief de la Crucifixion et une Vierge à l'Enfant du XIIIe siècle, neuf panneaux sculptés de la tribune d'orgue du XVIe siècle et les vitraux acquis par l'abbé Gallet. L'orgue actuel, posé en 1889 par le facteur Auguste Suret, compte quatorze jeux d'inspiration romantique. Les cloches ont été refondues en 1810 pour donner quatre petites cloches ; l'une fut endommagée en 1944 et remplacée en 2001. Dans l'ensemble, l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul conserve la trace d'une longue histoire architecturale et liturgique, où cohabitent éléments romans, gothiques et renaissants, malgré les pertes et transformations subies au fil des siècles.