Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Silly-le-Long (Oise) est un édifice paroissial aux origines médiévales dont l'abside date de la fin du XIIe siècle et dont le clocher-porche remonte au second quart du XIIIe siècle. L'essentiel du bâtiment, dans un esprit gothique flamboyant, a été remanié et achevé aux XVe–XVIe siècles avec la reconstruction de la nef et des bas-côtés. La tour occidentale était à l'origine un clocher-porche dont le rez-de-chaussée était ouvert sur trois côtés ; sa base abrite aujourd'hui le narthex. L'église suit un plan à trois vaisseaux : une nef aveugle de quatre travées flanquée de deux bas-côtés, une abside à pans et un clocher-porche, sans transept ni déambulatoire ; une tourelle d'escalier occupe l'angle entre clocher et bas-côté sud. Les grandes arcades, entreprises entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle, présentent un profil transitoire entre le gothique rayonnant et le gothique flamboyant et constituent un témoin rare de cette période dans la région. Ces arcades à triple rouleau reposent sur des piliers intermédiaires, à mi-chemin entre piliers fasciculés et piliers ondulés, dont tailloirs et chapiteaux forment une frise continue. Le décor sculpté des frises associe pampres, scènes de chasse, moutons, poissons et figures grotesques, parfois atténués par un badigeon, et témoigne d'une iconographie en partie originale. Lors de la reconstruction de la nef, des voûtes sexpartites remplacèrent les voûtes quadripartites d'origine, tandis que la chapelle terminant le bas-côté sud est couverte d'une voûte à liernes et tiercerons avec clés pendantes. Les voûtes de la nef et des bas-côtés datent de la période flamboyante tardive et ne correspondent pas toujours aux supports prévus lors de l'édification des grandes arcades, ce qui explique certains raccords maladroits entre nervures et tailloirs. Les bas-côtés, de dimensions généreuses, sont exécutés avec grand soin : le bas-côté nord est en partie contemporain des grandes arcades et présente un arc formeret, tandis que le bas-côté sud, plus élevé, offre des piliers ondulés et des clés de voûte ornées d'éléments de vocabulaire renaissant. L'abside apparaît plus rustique que les bas-côtés ; elle conserve des lancettes simples sans remplage, des ogives monotoriques et des culs-de-lampe sculptés, malgré une exécution globalement fruste. Le narthex conserve sa voûte d'origine aux ogives profilées et des arcades à triple rouleau dont certaines colonnettes et chapiteaux ont été remaniés pour stabiliser le clocher. L'éclairage est principalement indirect, la nef étant aveugle et n'étant éclairée que par les baies des bas-côtés et de l'abside, créant une atmosphère sombre propice au recueillement. Extérieurement, la silhouette marquée par le clocher-porche et les élévations des bas-côtés a été mieux mise en valeur par la restauration qui a mis au jour des maçonneries, contreforts et bandeaux sculptés, notamment sur le bas-côté nord, tandis que l'élévation méridionale reste en grande partie enclavée dans le jardin de l'ancien presbytère. L'église est implantée parallèlement à la Grande-Rue, près de la limite est du village ; la façade occidentale ouvre sur un petit parvis et le cimetière communal. Plusieurs éléments de mobilier sont protégés au titre des objets : le retable de la chapelle de la Vierge avec ses statues, une crédence, une Pietà et la cloche figurent parmi les pièces classées ou inscrites. L'édifice a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 11 juin 2001 et a fait l'objet d'une restauration quasi intégrale engagée à partir de 2009; l'intérieur de la nef et du bas-côté nord attend encore des travaux. L'église dépend aujourd'hui de la paroisse Notre‑Dame de la Visitation du Haudouin et des messes dominicales anticipées y sont célébrées tous les deux mois, le samedi à 18 h 30.