Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
L'église Saint-Pierre et Saint-Paul de Viarmes, dans le Val-d'Oise, occupe l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à saint Pierre et conserve des éléments du gothique primitif : le chœur à chevet plat et le collatéral nord datent de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. De cette première phase subsistent le chevet, l'élévation nord de la nef intérieure et la base du clocher, la nef et les bas-côtés ayant alors été apparemment non voûtés. Un remaniement au XIVe siècle a reconstruit le bas-côté nord et introduit un remplage rayonnant dans ses fenêtres, mais le voûtement d'ogives n'a été achevé qu'au dernier tiers du XVe siècle, dans un style flamboyant. Au XVIe siècle le bas-côté sud a été entièrement rebâti dans un flamboyant plus épanoui, avec voûtes à liernes et tiercerons, clés pendantes et une ornementation extérieure aujourd'hui en grande partie perdue, tandis que certains chapiteaux annoncent déjà l'iconographie de la Renaissance. La première travée sud conserve le clocher primitif du XIIIe siècle, lourdement restauré entre 1885 et 1887 sous la direction d'Arthur Lemoux, qui lui a donné un couronnement et une flèche néogothiques conçus comme un beffroi, et la façade occidentale fut plaquée en style néogothique en 1889 par Édouard Bérard. L'édifice apparaît ainsi composite mais chaque vaisseau reste relativement homogène : chevet plat, vaisseau central de quatre travées sans distinction nette entre nef et chœur, bas-côté nord étroit et bas-côté sud presque aussi large que la nef. L'ensemble est voûté d'ogives ; la mise en place d'une toiture unique a conduit au bouchage des fenêtres hautes, privant la nef d'une grande partie de son éclairage naturel. La base du clocher sert de chapelle des fonts baptismaux et communique avec la nef et le bas-côté sud, mêlant éléments anciens et interventions XIXe siècle dans son décor et ses arcades. Le bas-côté nord présente des baies dont le remplage évolue du rayonnant au flamboyant et des culs-de-lampe sculptés, tandis que le bas-côté sud se distingue par ses réseaux flamboyants et ses voûtes à liernes et tiercerons ornées de clés pendantes. Le mobilier comprend le maître-autel et le retable provenant de l'abbaye de Royaumont, datés du premier quart du XVIIIe siècle, ainsi que plusieurs tableaux et deux grandes dalles funéraires classés au titre des objets des monuments historiques ; parmi eux figurent le tableau du retable représentant la remise des clés à saint Pierre, une Assomption, et les dalles gravées de Guillaume Du Bois (décédé en 1570) et de Jehane Le Dru (décédée en 1611). L'église a connu plusieurs interventions au XIXe siècle, dont le remplacement des cloches en 1823, des restaurations dans les années 1860, la pose de vitraux vers 1880, une chaire en 1883 et un orgue Cavaillé-Coll en 1886. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 29 mars 2004. Implantée au cœur de Viarmes, l'église se situe entre la rue de Paris et la rue Jean XXIII ; elle est entièrement dégagée et accessible sur tout son pourtour, mais son implantation resserrée et l'alignement des maisons limitent les vues d'ensemble et expliquent le faible développement longitudinal comparé à l'importance du bourg. À proximité se trouvent la place Pierre-Salvi et l'ancien château abritant la mairie et le musée d'histoire locale Pierre-Salvi ; le presbytère est situé dans une ruelle partant de la place. La façade occidentale néogothique présente une grande rosace inspirée des exemples locaux et un portail dont le tympan illustre le repas d'Emmaüs, tandis que le clocher conserve extérieurement des éléments anciens jusqu'au niveau des baies du beffroi et porte, au‑dessus, un couronnement et une flèche de création XIXe siècle évoquant les beffrois civils. La paroisse de Viarmes fait partie d'un groupement paroissial regroupant quatre communes et célèbre plusieurs offices hebdomadaires, la messe dominicale étant annoncée à 11 h. Le 26 janvier 2024, un incendie de la charpente du clocher, lié selon les pompiers à des travaux de soudure menés dans le cadre d'un chantier de réfection, a mobilisé plus de soixante-dix sapeurs‑pompiers.
