Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-Saint-Paul
L'église Saint-Pierre-Saint-Paul, église catholique paroissiale d'Arronville dans le Val-d'Oise, se situe dans le Parc naturel régional du Vexin français. Elle présente un plan cruciforme avec une nef basilicale romane datée de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle et un clocher central à la croisée du transept. La nef se distingue par la variété de ses chapiteaux, dont la sculpture, d'une facture archaïque, reprend des motifs végétaux, des têtes humaines et des animaux de façon très stylisée. Des vestiges romans subsistent également dans la base du clocher et dans les baies du premier étage du clocher côté sud. Au premier quart du XIIIe siècle, les bas-côtés, les croisillons du transept et les chapelles latérales du chœur ont été repris et voûtés d'ogives ; les voûtes d'ogives de la nef datent du début du XVIe siècle. La voûte et le chevet du chœur ont été reconstruits à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle dans le style rayonnant, avec un triplet singulier dont la baie centrale, plus large, est munie d'un remplage caractéristique. Le clocher a été entièrement rebâti au cours d'une campagne comprise entre le XIVe siècle et le début du XVIe siècle, vraisemblablement après des dégradations liées à la guerre de Cent Ans, et l'élévation septentrionale a également été reprise. L'extérieur résulte de multiples remaniements et manque d'homogénéité, mais le clocher et le chevet conservent un intérêt architectural notable. Classée monument historique depuis 1943, l'église dépend aujourd'hui de la paroisse de Nesles-la-Vallée et célèbre plusieurs messes dominicales par mois. Implantée rue de la Mairie / cour des Lys, elle est bâtie en retrait de la rue et bordée par le cimetière à l'ouest et au nord ; une pelouse au sud offre un recul visuel et le monument aux morts se trouve devant la façade du bas-côté sud. La date précise de fondation de la paroisse reste incertaine ; sous l'Ancien Régime Arronville relevait du doyenné de Chaumont-en-Vexin et le collateur de la cure était l'abbé de l'abbaye Saint-Martin de Pontoise. Une plaque rappelle la consécration solennelle du 23 septembre 1518 et une autre signale une restauration du XIXe siècle menée par le baron et la baronne de Frémiot ; une nécropole mérovingienne a été mise au jour sous l'église en 1858 et les vitraux ont été détruits par des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur le plan général, l'édifice comporte deux ensembles séparés par une rupture de toiture : à l'ouest la nef de quatre travées avec bas-côtés à toits en appentis sans fenêtres latérales, et à l'est le transept et le chœur carré à chevet plat, l'ensemble étant voûté d'ogives et couvert par une toiture unique. L'accès principal se fait par le portail occidental, aujourd'hui percé d'un petit oculus et entouré d'archivoltes au profil sommaire, indice d'une réfection tardive. L'intérieur, assez sombre, conserve des élévations latérales et de grandes arcades romanes en plein cintre à double rouleau, et les murs en pierre de taille sont souvent badigeonnés de blanc avec des traces d'un ancien décor ocré. Les chapiteaux romans, tous différents, montrent des motifs simplifiés — feuilles striées, volutes, têtes et rouelles — et leur caractère primitif et rustique est particulièrement remarqué. Le voûtement d'ogives réalisé postérieurement repose dans la nef sur des culs-de-lampe engagés et des tailloirs moulurés, tandis que les bas-côtés, de style gothique, présentent des lancettes simples, des voûtes ogivales retombant sur colonnettes et faisceaux de colonnettes, et des chapiteaux à crochets et feuilles polylobées. La croisée du transept associe des doubleaux chanfreinés à des piles et pilastres romanes, avec des cul-de-lampe sculptés de têtes humaines ; globalement, le décor médiéval prime sur toute influence flamboyante. Le chœur, de style rayonnant, comporte une travée centrale plus profonde voûtée d'ogives et un chevet percé d'un triplet dont l'oculus quadrilobé surmonte deux lancettes ; les chapelles latérales, analogues aux bas-côtés, ont vu leurs grandes baies remplacées par de petits oculi entourés d'un cordon d'oves, ce qui les rend plus sombres. Extérieurement, l'édifice est majoritairement en pierre de taille mais conserve des parties en moyen appareil romanes ; la diversité des contreforts et des larmiers atteste de campagnes de remaniement distinctes aux périodes gothique et moderne. Le clocher comprend une base romane peu visible depuis l'extérieur, un étage intermédiaire aveugle, un beffroi ajouré et une toiture d'ardoise ; il conserve au premier niveau des baies en plein cintre et au beffroi des baies ogivales gémelées, des têtes sculptées et des contreforts plats. Le mobilier comporte plusieurs éléments protégés au titre des monuments historiques depuis 1938 : un lustre en bronze doré du XVIIIe siècle, deux crédences en bois taillé et marbre de la première moitié du XVIIIe siècle, la plaque de consécration de 1518 et une dalle funéraire gravée de Jehan Testu et de Geneviève Le Sueur (morte en 1613) ; d'autres plaques funéraires de la famille Le Testu sont visibles et un fauteuil Louis XVI d'ébénisterie, remarquable, a été volé en 1964.