Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-Saint-Paul
L’église Saint-Pierre-Saint-Paul se situe à l’angle de la rue Gaston-Cornavin et de l’avenue Maurice-Thorez à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Plusieurs sanctuaires se sont succédé sur ce site ; la paroisse est mentionnée dès le haut Moyen Âge et l’église actuelle apparaît dans un texte de 1158. La partie basse du clocher remonte au XIIe siècle ; du XIIIe siècle subsistent la dernière travée de la nef et celle du bas-côté nord, avec leurs chapiteaux et arcs gothiques. Une campagne de reconstruction menée en 1534-1535 a laissé la troisième travée du bas-côté nord, la porte latérale et l’escalier correspondant. En 1575 furent élevées les trois premières travées de la nef et du bas-côté nord ainsi que le bas-côté sud, et la voûte en bois de la nef centrale date de cette époque, renforcée par quatre entraits sculptés portant notamment les armes de Charles IX. Le chœur et la chapelle sud datent de 1628, la chapelle du bas-côté nord de 1646. Diverses réparations ont été effectuées au XIXe siècle, et une nouvelle sacristie fut bâtie entre 1855 et 1859 par l’architecte de l’arrondissement de Sceaux, avec Rousseau pour la maçonnerie, Girardot pour la charpente et Lusson pour les vitraux. Après l’incendie qui endommagea le clocher et sa flèche en juillet 1886, le clocher fut restauré sous la direction de l’architecte communal Lamour; la pierre calcinée fut remplacée par des incrustations de brique de Bourgogne revêtues d’enduit et par de la roche de Vitry, les travaux, confiés notamment à Jean-Baptiste Héritier pour la maçonnerie et à Gau pour la charpente, s’achevèrent en 1891. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1929. D’importantes restaurations ont été conduites dans les années 1980 ; à cette occasion les boiseries du fond du chœur ont été réinstallées et des peintures anciennes mises au jour. Les lambris du chœur, en chêne sculpté, datés de 1730 et offerts par le marquis Henri-Camille de Beringhen, représentent Saint Frambourg au centre, saint Pierre au nord et saint Paul au sud ; ces boiseries et les six stalles des XVIIIe et XIXe siècles furent restaurées en 2001. La nef centrale est séparée du bas-côté sud par une série d’arcades d’inspiration romane et du collatéral nord par des colonnes gothiques supportant des voûtes d’ogives ; le pavement est en mauvais état. Sur le mur sud se trouve une grande sculpture du Christ en croix qui avait été déposée après les événements de 1848 puis replacée dans l’église. Les restaurations des années 1980 ont permis de retirer des peintures du XIXe siècle et de retrouver des peintures monumentales plus anciennes ornant les colonnes nord, dont Saint Pierre et Saint Paul restent identifiables. L’orgue symphonique construit par Stoltz en 1863, inauguré par César Franck, a été modifié par Charles Mutin en 1901, entretenu puis relevé au XXe siècle et a fait l’objet de travaux de restauration récents, la municipalité ayant lancé une intervention en 2017. La sacristie conserve un rondel du XVe siècle ; un vitrail de la baie gauche de l’entrée a été restauré en 2000 à partir d’éléments du XVIe siècle sauvés après les bombardements du 26 août 1944. Ces bombardements détruisirent aussi les vitraux du bas-côté nord et de la rosace, remplacés en grande partie dans les années 1950 par un ensemble des ateliers Mauméjean financé par les indemnisations de guerre ; cet ensemble, globalement bien conservé bien que sali et partiellement vandalisé, comprend notamment un oculus du chœur représentant la crucifixion associée aux martyrs de saint Paul et saint Pierre, ainsi que des verrières évoquant la Pentecôte, l’Adoration des Mages, la Résurrection et la sortie des camps de la mort. Enfin, la ville a conduit plusieurs campagnes de restauration documentées en 1982-1984 pour l’intérieur, l’extérieur et les espaces verts, puis en 2000 pour le mobilier et certains vitraux.