Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre-Saint-Paul
L’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Goussainville est située au Vieux-Pays, rue Brûlée / place Hyacinthe-Drujeon, sur un petit promontoire jouxtant le parc municipal et le cimetière. La paroisse est mentionnée dès 832 sous le nom de Gunsanevilla et l’existence d’une église est attestée par un acte de 1125. Le bâtiment actuel conserve des vestiges romans et gothiques : la base du clocher et la quatrième et cinquième travée du bas-côté sud remontent aux XIIe–XIIIe siècles, tandis que des bases de piliers et des soubassements datent du XIIIe siècle. L’essentiel de l’édifice a toutefois été reconstruit au milieu du XVIe siècle, vraisemblablement à l’initiative d’Aymard (Aymar) Nicolay, seigneur de Goussainville depuis 1527, reprise et financée par son fils Antoine ; des inscriptions et un monogramme H assorti de croissants évoquent le règne d’Henri II, et des dates 1559 et 1564 figurent sur une niche du chevet. La campagne de la seconde moitié du XVIe siècle mêle un décor richement Renaissance à des solutions structurelles et des voûtements hérités du gothique, et l’attribution du chantier au maître-maçon Nicolas de Saint-Michel a été proposée par D. Foussard. Quelques travaux complémentaires ont encore lieu au début du XVIIe siècle, un graffiti daté de 1604 subsistant dans l’escalier du clocher. Au fil des XIXe et XXe siècles l’édifice a fait l’objet de plusieurs restaurations : voûtes et arcs-boutants au XIXe siècle, couvertures et charpentes dans les années 1920–1930, vitraux en 1946 et couverture de la nef en tuiles en 1980. L’étage de beffroi du clocher, ajouté à la fin du XVe siècle, présente une ornementation flamboyante remarquable. Le plan reste simple : vaisseau central aveugle flanqué de deux bas-côtés, une petite chapelle latérale et un chevet plat voûté d’ogives ; la façade méridionale porte un portail de style Renaissance tardive à ordre dorique, tandis que des éléments romans sont encore visibles dans le bas-côté sud et au niveau du clocher. L’église a été classée monument historique en 1914 et sa crypte a reçu une protection en 1940. Désaffectée progressivement à la fin du XXe siècle en raison de son mauvais état, elle a été étayée au début des années 2000 pour éviter l’effondrement, puis restaurée entre 2010 et 2013 ; après des travaux complémentaires et la remise en état partielle du mobilier, des célébrations occasionnelles y ont repris à la fin de 2017. La crypte reste non datée précisément, et une étude approfondie des parties médiévales est encore souhaitable pour préciser les phases anciennes de l’édifice.