Origine et histoire de l'Église Saint-Raymond
L'église Saint-Raymond, dite aussi Saint-Rumon, se situe à Audierne dans le Finistère. Le bâtiment, en granite, est principalement daté des XVIe-XVIIe siècles et a été édifié dans les douves de l'ancien château d'Audierne, lui-même présenté comme vestige d'un ancien camp romain. Initialement placée sous le vocable de saint Rumon, la paroisse voit apparaître en 1657, dans les registres, le nouveau vocable de saint Raymond Nonnat, encore en usage aujourd'hui. Selon H. Le Carguet, l'église n'a pas été construite par des maîtres jurés à partir de plans détaillés mais par les ouvriers locaux, ce qui lui confère peu de caractères architecturaux remarquables hormis sa masse, bien visible depuis les hauteurs de Keridreux et de Kervréac'h. Toute la population a contribué à son édification selon ses moyens; la présence des maîtres de barque se manifeste par trois « vaisseaux de pierre » sculptés sur les murs extérieurs. L'édifice comprend une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept et un chœur polygonal daté de 1607; le porche est daté de 1612 et l'achèvement de l'édifice intervient peu après. La porte ouest, en anse de panier, est encadrée de colonnes torses en nid d'abeilles; le porche latéral présente une ouverture similaire, un tympan ajouré, des colonnes en nid d'abeilles et une voûte en croisée d'ogives avec liernes et culots sculptés. Peu de transformations sont intervenues après le milieu du XVIIe siècle, si ce n'est la construction de la sacristie en 1646 et d'un ossuaire commencé en 1652, aujourd'hui disparus, et la réfection du clocher signalée par une inscription datée de 1731. Le clocher, lourd et coiffé d'un dôme de style baroque, porte l'inscription « H : H : MATTIEV : YVENOV : F : LAN : 1731 » et fait partie, avec celui de Plogonnec, des rares clochers baroques du diocèse. À la fin du XIXe siècle la population d'Audierne augmente fortement et, vers 1900, environ neuf cents fidèles assistent à chaque messe, un quart d'entre eux restant à l'extérieur; il est décidé de construire une nouvelle église paroissiale, Saint-Joseph, à environ 150 mètres au sud-ouest, édification réalisée dans les premières décennies du XXe siècle, tandis que Saint-Raymond est alors réservée aux cérémonies funéraires. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 11 mai 1932. Le décor extérieur inclut trois sculptures marines sur la façade sud et le porche ouest : un bâtiment à hune, un langoustier et une barque de pêcheurs, évoquant les activités et la richesse des marchands d'Audierne de l'époque. Le mobilier comprend un maître-autel daté de 1785, des statues de saint Raymond et de saint Julien, deux tableaux du XIXe siècle offerts par l'État — l'un copie d'une Annonciation de Vasari et l'autre représentant le martyre des Machabées — ainsi qu'un tableau du XVIIe siècle figurant l'Assomption. L'église conserve aussi une œuvre de Gustave Lassalle-Bordes, Les sept Maccabées, commande de l'État datée de 1847. À proximité se trouve la fontaine de Saint-Raymond, datée de 1704 et portant des inscriptions partiellement lisibles; une ancienne pierre tombale réemployée à sa base mentionne une date de décès en 1838.
