Origine et histoire de l'Église Saint-Remi
L'église Saint-Rémi de Limé (Aisne) se dresse sur le site d'un édifice ancien probablement daté du XIIIe siècle, détruit lors du repli de l'armée allemande à la fin du mois d'août 1918. Elle a été reconstruite en 1928-1929 d'après les plans de l'architecte Julien Barbier, maître d'œuvre connu pour ses interventions en région parisienne et pour lesquelles il proposa plusieurs projets à partir de 1925, notamment dans le cadre de l'Œuvre des Chantiers du Cardinal. Les travaux ont été réalisés sous la direction de Barbier, avec E. Lavaux, entrepreneur à Braine, et la charpente et la menuiserie assurées par l'entrepreneur Lourdez, de Limé. Pendant la reconstruction, le culte se tint dans une baraque‑chapelle provisoire en bois. Le parti architectural adopté s'inspire des caractères de l'architecture rurale traditionnelle et des volumes des basiliques paléochrétiennes ; l'intérieur est couvert d'une voûte en ciment armé reposant sur des croisées d'arcs paraboliques. Le mobilier d'architecture et le décor, restés inachevés, ont été réalisés par des artistes représentatifs de la période : le ferronnier Richard Desvallières, les peintres Jacques Joly et Louis Mazetier, le maître‑verrier Louis Barillet et le mosaïste Jean Gaudin. Le nouvel édifice fut béni le 29 juin 1930, mais la décoration sculptée prévue pour la façade, projetée sur une maquette en plâtre, n'a jamais été exécutée. Sous l'Ancien Régime, la paroisse de Limé dépendait du diocèse de Soissons (Grand archidiaconé, doyenné de Chacrise) ; la cure était à la présentation de l'évêque et la dîme revenait pour deux tiers à l'archevêque de Reims et pour un tiers au séminaire de Soissons. Le monument a été inscrit au titre des monuments historiques en 2007.