Origine et histoire de l'Église Saint-Rémy
L'église Saint‑Rémy est une église catholique située à Ferrières‑en‑Brie, en Seine‑et‑Marne. Le nom de Ferrières apparaît en ce lieu à la fin du IXe siècle et l'abbaye de Saint‑Maur possédait des biens sur ce territoire au Xe siècle. En 1228 le curé était un prêtre séculier à la collation de l'évêque de Paris. L'édifice actuel a été construit au deuxième quart du XIIIe siècle. Vers 1300 l'évêque de Paris a cédé l'église à l'abbaye des Prémontrés d'Humières. Les protestants ont mis le feu à l'église ; seule la charpente en a souffert et, en 1570, le roi a accordé aux habitants le droit d'abattre vingt et un chênes dans la forêt de Crécy pour la réparer. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1847. Le plan est simple : une nef centrale de cinq travées se termine par un chœur polygonal, flanqués de bas‑côtés qui s'achèvent chacun par une absidiole à pans coupés ; il n'y a pas de transept. L'élévation comprend trois niveaux ; les arcades en tiers‑point reposent sur des piles cylindriques dont les chapiteaux à feuillages et crochets sont portés par des tailloirs carrés et des socles orthogonaux. Au‑dessus de chaque grande arcade court une arcature aveugle formée de quatre petites arcades séparées par de fines colonnettes aux chapiteaux feuillagés et couronnées de tailloirs carrés. Le troisième niveau ne comporte pas de fenêtres hautes mais de simples oculi ménagés sous les arcs formerets servant d'arcs de décharge. Chaque travée est voûtée d'ogives ; arcs doubleaux, ogives et arcs formerets présentent des profils liés — l'arc formeret ayant la moitié du profil de l'arc doubleau — et s'appuient sur des faisceaux de trois colonnettes dont les bases reposent sur le tailloir des piles. Le chœur n'adopte qu'un seul système de voûtement. Les bas‑côtés comprennent cinq travées et une absidiole implantée de sorte que son axe forme un angle de 45° avec l'axe de l'église, disposition rencontrée dans l'architecture champenoise et à la collégiale Saint‑Gengoult de Toul. La rose qui éclaire le revers de la façade occidentale a été rétablie lors de la restauration de 1889. Jusqu'au XVIIIe siècle l'église n'avait pas de clocher ; un clocher fut alors construit, obturant la quatrième travée du collatéral nord, mais il fut démoli entre 1858 et 1862 car il menaçait de s'effondrer, et l'édifice fut entièrement restauré à la même époque. La porte la plus remarquable s'ouvre dans le collatéral sud et se compose de huit colonnettes aux chapiteaux feuillagés surmontés de tailloirs carrés. Les vitraux du XIIIe siècle signalés par l'abbé Lebeuf ont disparu. Neuf verrières du chœur, réalisées en 1878 par l'atelier C. Champigneulle de Bar‑le‑Duc, ont été inscrites au titre des objets le 28 avril 1982.