Origine et histoire de l'Église Saint-Samson
L'église Saint-Samson est une église catholique paroissiale située à La Roche-Guyon, dans le Val-d'Oise, en Île-de-France, implantée à flanc de coteau dans la vallée de la Seine au sein du Parc naturel régional du Vexin français. Visible de loin depuis le sud, elle donne à l'ouest sur la place du cloître Saint-Samson et fait face aux nouveaux communs du château ; sa façade méridionale s'aligne sur la rue des frères Rousse. Les accès principaux à la place se font par la rue de l'Audience depuis la fontaine de la place principale et par l'étroite rue du Grimpereau qui rejoint la rue du général Leclerc près de la mairie.
Selon l'abbé Vital Jean Gautier, la paroisse remonterait au Xe siècle et l'église aurait été reconstruite au XIe siècle ; son patron est saint Samson et la cure dépendait de l'abbaye de la Trinité de Fécamp. Sous l'Ancien Régime la paroisse relevait du doyenné de Meulan, de l'archidiaconé du Vexin et de l'archidiocèse de Rouen. La construction de l'édifice actuel débute en 1404 après l'autorisation royale, mais les travaux sont rapidement interrompus par la guerre de Cent Ans et reprennent au second quart du siècle suivant. Conçue à l'origine dans le style gothique flamboyant, l'église reçoit au XVIe siècle des finitions et des éléments de style Renaissance. Le bas-côté nord est remanié au XVIIIe siècle et reçoit alors une série de quatre chapelles latérales. Après la Révolution, les paroisses locales furent intégrées au nouveau diocèse de Versailles ; depuis la création du diocèse de Pontoise la paroisse appartient à ce diocèse et est aujourd'hui rattachée au secteur pastoral du Vexin ouest, dont le siège est à Magny-en-Vexin. L'église Saint-Samson est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 4 juin 1926. Les messes dominicales y sont généralement célébrées le second et le quatrième dimanche du mois, en alternance avec l'église Notre-Dame de Vétheuil.
L'édifice présente un plan simple à trois vaisseaux : un vaisseau central de cinq travées se terminant par un chevet plat, deux bas-côtés dont les dernières travées se terminent par des murs obliques, et un clocher s'élevant au-dessus de la première travée du bas-côté nord. Quatre chapelles latérales s'alignent le long du bas-côté nord ; la première est murée, la seconde est fermée par une cloison et la quatrième, plus vaste, ouvre sur une abside polygonale de faible profondeur. Les chapelles sont voûtées d'arêtes tandis que le reste de l'église est couvert de voûtes d'ogives ; la nef se caractérise par une hauteur inhabituelle et par des fenêtres hautes conservées seulement côté sud. Les grandes arcades retombent sur des piliers monocylindriques appareillés en tambour, les ogives et doubleaux affichent un profil prismatique simple et les clés de voûte portent des écussons peints. L'abside est entièrement occupée par un retable de facture très simple qui met en valeur le tableau de l'Adoration des Mages accroché au centre.
Le tableau, signé Giovanni Odazzi et mesurant 210 cm sur 170 cm, a été offert à l'église par la princesse de Léon, princesse de Rohan-Chabot, et est classé au titre des objets. Parmi les autres éléments mobiliers classés figurent les deux vantaux du portail occidental, en bois sculpté et assemblés en panneaux d'arabesques datés du premier quart du XVIe siècle, et le monument funéraire de François de Silly, élevé par sa veuve, déplacé puis démonté à la Révolution, dont l'orant fut conservé au Musée des monuments français d'Alexandre Lenoir avant d'être rendu à la commune ; ce monument porte plusieurs plaques et blasons et a fait l'objet de vols d'éléments. Un groupe de Calvaire provenant de l'ancienne poutre de gloire, composé d'un Christ en croix, d'une Vierge de douleur et d'un saint Jean en bois polychrome, est accroché sur un pilier nord, et des rangées de stalles aux miséricordes sculptées occupent les bas-côtés. La première travée du bas-côté sud abrite la chapelle des fonts baptismaux et conserve l'ancienne grille de communion en fer forgé ; une niche creusée dans l'arcade bouchée de la première chapelle nord accueille une statue de sainte Jeanne d'Arc.
L'extérieur, réalisé en pierre de taille, montre une teinte plus claire jusqu'à mi-hauteur de la nef et une teinte plus ocre au-dessus, peut-être correspondant à deux campagnes de construction. La façade occidentale se compose de plusieurs sections, le clocher étant plaqué d'un toit en pavillon couvert d'ardoise et percé d'une lucarne, tandis que l'étage de beffroi s'ouvre sur une baie en arc brisé à remplage de type Renaissance. Contreforts, arcs-boutants discrets et pinacles ornés de coquilles Saint-Jacques et de crochets gothiques rythment les élévations, et la façade occidentale présente un portail en anse de panier richement mouluré ; le portail latéral sud, mieux conservé, comporte une archivolte ornée de feuillages et un buste sculpté. Globalement, l'église apparaît comme une construction menée à l'économique mais soignée, privilégiant hauteur et solidité à l'ornementation, et ayant fait l'objet de restaurations aux XVIIIe et XIXe siècles.
