Origine et histoire de l'Église Saint-Saturnin
L'église Saint-Saturnin se situe à Blois, sur la rive gauche de la Loire, dans l'ancien faubourg de Vienne, au 13 rue Munier ; sa façade ouest donne sur l'aître Saint-Saturnin, un cimetière de la Renaissance.
Ses origines sont antérieures à l'an Mil : des vestiges d'un édifice du Xe siècle subsistent sur le mur de la nef.
Relevée au XIIIe siècle, elle a été entièrement reconstruite dans la première moitié du XVe siècle ; de cette campagne datent la nef à lambris, le chœur voûté d'ogives et le clocher central.
À l'initiative d'Anne de Bretagne, un projet ambitieux fut lancé au XVIe siècle, mais seules les trois portes de la façade occidentale et une partie du bas-côté sud furent réalisées, le chantier semblant interrompu à la mort de la reine.
Une tourelle d'escalier ornée d'un réseau flamboyant fut ajoutée plus tard sur le bas-côté sud.
En 1528 la confrérie des Mariniers fit élever, du même côté, une chapelle dédiée à saint Pierre, de style première Renaissance.
La charpente de la nef fut incendiée par les protestants en 1568 ; le lambris fut remplacé par une voûte d'ogives entre 1570 et 1578.
Au début du XVIIe siècle, un projet porté par Marie de Médicis prévoyait la surélévation de la nef dans un gothique tardif avec grandes arcades et fenêtres hautes séparées par des oculi ovales ; il fut abandonné au niveau des deux premières travées après l'exil de la reine mère.
Un violent orage le 8 juin 1678 détruisit le clocher.
À la fin du XVIIIe siècle, des travaux furent entrepris mais interrompus par la Terreur ; les révolutionnaires saccagèrent l'édifice en brûlant tableaux, statues en bois et portes.
L'aître cessa d'être utilisé en 1807 ; il fut aménagé en musée lapidaire en 1934.
L'église a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 11 juillet 1942.
En 1940, les parties hautes de la façade furent gravement endommagées par des bombardements ; une restauration engagée en 1960 est restée inachevée.
Reconstruite à plusieurs reprises, l'édifice présente un ensemble de styles résultant des interventions du XVe au XVIIe siècle et des remaniements ultérieurs.
À l'intérieur se trouvent des fonts baptismaux avec une cuve de bronze à potence ainsi que plusieurs chapelles remarquables.
La chapelle Notre-Dame des Aydes, associée à Catherine de Médicis, conserve une peinture ex-voto signée Jean Mosnier (1634), la statue de la Vierge et deux vitraux du XIXe siècle : l'un évoque l'invocation pour sauver le faubourg des crues en 1866, l'autre représente le couronnement de Notre-Dame des Aydes du 20 mai 1860, où figurent les personnalités présentes lors de la cérémonie.
La chapelle des bateliers, datée de 1528, abrite un diptyque représentant saint Pierre et saint Clément, daté de 1859, et présente des éléments de style Renaissance comme des pilastres cannelés.
La chapelle du Sacré-Cœur comporte un vitrail de style Art déco et une statue de saint Jacques le Majeur, rappelant la situation de l'église sur la Via Turonensis, route de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
On remarque aussi la chapelle Sainte-Anne, de nombreux ex-voto — notamment ceux relatifs à la destruction du pont de Blois en 1716 et à l'épidémie de peste en 1631 — ainsi que des statues telles que Jeanne d'Arc et Notre-Dame des Aydes.
La diversité des aménagements et des décors témoigne de l'importance locale de la paroisse et des reconstructions répétées qui ont façonné son architecture.
